Malgré un taux d’usure revu à la hausse qui devrait permettre de débloquer une situation compliquée pour les emprunteurs, la question du paiement comptant, jusqu’alors utopique pour la grande majorité des acquéreurs se pose désormais.
L’achat comptant de sa maison ou de son appartement revient à effectuer le versement intégral de la somme au vendeur. S’agissant d’un bien immobilier, on comprend très facilement que les sommes engagées peuvent alors être conséquentes.
Est-ce vraiment à la portée de tous ? Et si oui, comment s’y préparer pour devenir propriétaire ?
Pourquoi l’achat comptant s’invite-t-il dans le débat ?
Si le crédit immobilier est le premier levier d’accession à la propriété, le contexte actuel remet quelque peu en cause un modèle qui fonctionnait jusqu’alors.
Près de 45 % des prêts immobiliers ont été refusés depuis le début de l’année. La raison principale résulte notamment du fait d’un taux d’usure beaucoup trop bas empêchant les établissements bancaires de prêter davantage et de taux d’intérêt qui ont presque doublé depuis le 1er janvier passant de 1 à 1,7 % pour un prêt sur 20 ans.
Pour rappel, le taux d’usure correspond au taux maximum légal que les banques sont autorisées à pratiquer. Si ce dernier permet de protéger les emprunteurs, il peut aussi s’avérer être un frein dans une situation économique comme nous la connaissons aujourd’hui.
La conséquence directe est un recul du nombre de transactions immobilières. Si les potentiels acquéreurs ne peuvent plus financer leur bien, l’achat est soit reporté soit annulé.
Payer son achat immobilier au comptant
L’emprunt est synonyme de dette. Une dette envers la banque que l’acheteur devra rembourser. Alors que recourir à un crédit bancaire est généralement peu recommandé, dans l’immobilier, c’est tout le contraire. Rares sont les futurs acquéreurs capables d’autofinancer l’achat de leur maison ou de leur appartement.
Mais les choses semblent quelque peu évoluer. La norme est en passe de devenir l’exception tout du moins si le contexte économique continue de se durcir pour les emprunteurs.
Les avantages d’un achat comptant
Moins pratiqué, ce processus d’achat immobilier n’en est pas moins avantageux.
- Ne pas être sous la pression d’un emprunt bancaire
Alors que les refus de dossiers se multiplient, certains ont fait le choix de ne pas recourir à une banque pour assurer le financement de leur projet immobilier. Tout l’enjeu réside dans le fait de devoir justifier des fonds nécessaires pour acheter sans passer par une banque.
Ce problème n’est toutefois pas nouveau. Les entrepreneurs mais aussi les séniors n’ont pas attendu la crise pour rencontrer des difficultés d’emprunt. Ne pas avoir de crédit immobilier, c’est aussi ne pas avoir de dette ni de mensualité à consentir chaque mois sur son budget. Une tranquillité d’esprit qui n’a pas de prix !
- Maximiser ses chances de décrocher le bien
Les marchands de biens, connaissant parfaitement la pratique, l’achat au comptant est souvent le moyen le plus efficace pour réduire le délai avant la signature du compromis de vente mais aussi et surtout, le moyen de convaincre le propriétaire de la solvabilité de l’acquéreur. Sur des biens très prisés, nul besoin de préciser l’intérêt de financer son bien avec son propre capital.
Les inconvénients de payer son bien en cash
Par manque de liquidité, l’obtention d’un financement auprès d’un établissement bancaire représente bien souvent un passage obligé pour de nombreux Français qui n’ont pas de revenu suffisant.
Mais au-delà du niveau de revenu, le crédit immobilier est également un levier financier qui permet de ne pas mobiliser son épargne pouvant alors servir à d’autres investissements.
Comment financer un bien immobilier sans passer par la banque ?
Réunir l’argent nécessaire pour payer son futur logement peut se faire de différentes manières.
Financement immobilier : faire appel à ses proches
Décrocher un prêt immo est devenu de plus en plus compliqué. Si la hausse du taux d’usure est un signe encourageant, nul doute que la situation ne va pas s’améliorer pour les dossiers les plus fragiles.
Faire appel à son entourage peut être une solution envisageable pour les acquéreurs qui se verraient voir avancer le prix du bien par un membre de leur famille ou par leurs amis. Il est alors de la responsabilité de chacun de mettre en place un accord écrit ou oral concernant les modalités de remboursement.
Le prêt d’accession sociale
Des dispositifs qui viennent soutenir les ménages les plus en difficulté et les plus exposés à la hausse des taux d’intérêt. Outre les prêts à taux zéro ou encore les prêts immobiliers complémentaires qui viennent s’ajouter à un prêt immobilier bancaire classique, le PAS, lui, ne présente pas cette exigence.
C’est un emprunt immobilier accordé aux personnes ayant de faibles revenus. Il contribue à l’accession à la propriété pour les plus démunis pour l’obtention de ce prêt de l’état, il faudra toutefois remplir certaines conditions de revenus.
Les prêts entre particuliers
Sont concernés ici les financements par la foule de type crowdfunding en passant par des plateformes de mises en relation entre investisseurs et emprunteurs. L’objectif est de répondre à un besoin en liquidité rapide pour des projets immobiliers.
S’il n’est pas toujours évident de trouver un prêt couvrant la totalité de son acquisition immobilière, ils peuvent être un complément non négligeable à un effort d’épargne consentie par le futur acquéreur.
Les alternatives aux banques existent. On peut désormais financer son bien en se passant à 100 % des établissements bancaires. Une belle opportunité pour ceux qui même avant la crise avaient alors du mal à convaincre.
Faut-il payer son bien comptant ? La réponse va évidemment dépendre de la situation financière de chacun. Avant de se porter sur cette solution, il peut aussi être intéressant de regarder les différentes alternatives offertes aux acheteurs encore hésitants.