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Arnaques financières, l’autre fléau du Covid

C’est l’autre fléau apporté par le coronavirus. Les arnaques financières ne cessent de se multiplier. De quoi provoquer une réaction commune du Parquet, de l’Autorité des marchés financiers (AMF), de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui, conjointement, ont décidé de faire un point sur le sujet.

La multiplicité des arnaques financières

De quoi parle-t-on ? Ces arnaques financières visent désormais un public très large via une multitude d’offres plus frauduleuses les unes que les autres. Sont concernés, entre autres, de produits financiers courants comme le rachat de crédit à la consommation (chaudière, panneaux solaires, etc.), des schémas de type pyramide de Ponzi (dont l’exemple le plus célèbre reste l’affaire Madoff) ou des propositions fictives d’investissement dans des places de parking ou des chambres d’Ehpad.

Selon le Parquet de Paris, le préjudice global subi par les victimes d’arnaques financières en France à environ 500 millions d’euros par an. Dans ce contexte, précise l’Autorité des marchés financiers, « les escroqueries aux livrets et aux crédits se sont intensifiées ces deux dernières années, causant des pertes élevées, de 72.000 euros en moyenne par victime concernant les livrets d’épargne et de 12.000 euros concernant les crédits pour les dossiers signalés à l’ACPR en 2021 ».

Des préjudices importants

De plus, après une accalmie de près de deux ans, les escroqueries au trading sur le Forex, le marché non régulé des devises, et sur les « crypto-actifs » ont fortement repris en 2020 et en 2021, causant des préjudices importants, de l’ordre de 38.000 et 20.000 euros par épargnant respectivement selon les déclarations des victimes auprès de l’AMF. Les pertes subies par les victimes d’arnaques financières basées sur de fausses offres dans des chambres d’Ehpad ou de places de parking d’aéroport ont été encore plus importantes, de 50 000 euros à 70 000 euros.

Pour attirer leurs victimes, les escrocs emploient des bannières publicitaires sur Internet et les réseaux sociaux ou bien encore via des applications mobiles de messager ou via l’envoi de mails. Une fois tombées dans le piège, les victimes sont incitées par de faux conseillers, qui les mettent en confiance, à placer leur argent, qu’ils ne reverront plus.

Focus sur la prévention

Pour lutter contre le fléau, les autorités comptent d’abord sur la prévention. L’ACPR et l’AMF, qui coopèrent de façon étroite sur le sujet, notamment au sein d’un groupe de travail commun mis en place en 2021, s’emploient à détecter les offres frauduleuses et alerter le plus en amont possible le public et les professionnels.

« Les deux autorités publient régulièrement des mises en garde thématiques (livrets, crédits, whisky, parkings, formation au trading, containers, usurpations, Ehpad, etc) et mettent à jour leurs listes noires d’acteurs non autorisés. Le nombre de sites inscrits sur les cinq listes noires de leur site commun avec la Banque de France Assurance Banque Epargne Info Service (www.abe-infoservice.fr) a triplé depuis fin 2019 et dépasse 3.500 adresses internet », précise-t-on du côté de l’AMF.

D’autre part, les deux institutions ont lancé en novembre une nouvelle campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Elle dépasse déjà le million de vues.

Enfin, la coopération internationale en la matière s’intensifie. Plusieurs escrocs résidant à l’étranger, étant à l’origine de ces arnaques financières, ont été extradés en France.

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