L’épargne Covid a bien profité au placement préféré des Français. Confirmation avec le récente rapport « la marché de l’assurance vie 2021 » que vient de publier l’ACPR.
Selon le document, « la sortie progressive de la crise sanitaire, avec pour conséquence l’arrêt des confinements et l’amélioration des valorisations boursières sur les marchés financiers, a soutenu la forte croissance de la collecte brute en assurance-vie (+30 % par rapport à 2020, soit un total de plus de 129 milliards d’euros). Le niveau atteint fin 2021 est ainsi supérieur à celui d’avant crise (+ 4 % par rapport à 2019) ».
Les unités de compte emportent tout
C’est bien le dynamisme des supports en unité de compte qui soutient la collecte nette de l’assurance vie. Ainsi, « en 2021, les contrats d’assurance-vie sur les fonds euros ne représentent qu’un peu plus de la moitié des nouveaux versements sur les contrats d’assurance-vie (56 %), contre 85 % en 2011. En revanche, la collecte brute sur les supports en unités de compte s’élève à 56,8 milliards d’euros (44 % de plus qu’en 2020). Le taux annualisé de croissance des primes en unités de compte sur la période 2011-2021 atteint 13 %. Le montant des primes sur les supports en unités de compte a été multiplié par plus de trois depuis 2011 ».
Focus sur l’investissement durable
L’investissement durable est-il un critère pris en compte par les épargnants français ? Ils semble bien que oui. Comme le note l’ACPR, « , 53 % des Français déclarent prendre en compte les enjeux de développement durable dans leurs choix en matière d’épargne et de placement de « temps en temps » à « systématiquement ». Pour les Français de 25 à 34 ans, la possibilité de faire des placements socialement responsables pourrait les encourager à placer en actions ».
L’assurance vie et la remontée des taux d’intérêt
Alors que le contexte voit les taux d’intérêt remonter, comment réagissent, à cette nouvelle donne, les assureurs vie ? A cette question, le document tente de répondre à cette question. L’ACPR remarque que les fonds en euros, beaucoup moins attractifs représentent encore la majorité de l’encours (à près de 80 %) des placements d’assurance vie.
Toutefois, la question du maintien de l’attractivité des fonds en euros challenger par l’augmentation des prix et de la remontée des taux obligataires se pose forcément.
« Le contexte de hausse des prix pèse sur le rendement des contrats d’assurance-vie en euros, explique le document de l’ACPR. Le taux des obligations du Trésor français à 10 ans est revenu en territoire positif pour la première fois depuis le premier trimestre 2020, mais se situe en moyenne à 0,8 % en 2021. Par conséquent, du fait de l’accélération de l’inflation en 2021, le taux réel de revalorisation des contrats devrait être largement négatif en 2021, constituant un frein à la collecte brute en fonds euros ».
Les conséquences du conflit ukrainien
Alors que l’année 2022 est marquée par la guerre en Ukraine, quelles conséquences pourraient avoir cette dernière sur les choix des épargnants ? En raison de la forte instabilité des marchés financiers, la valeur des contrats en unités de compte en assurance vie devrait diminuer et affecter les mouvements d’arbitrage.
« Cependant, l’encours étant encore majoritairement placé en fonds en euros et les assureurs français étant peu exposés directement aux actifs russes comme ukrainiens, il est probable que des effets de « second tour », comme l’inflation liée à la très forte augmentation des prix de l’énergie et ses conséquences macroéconomiques et financières aient davantage d’impact sur les choix d’épargne des ménages français » et donc sur l’assurance vie, estime l’ACPR.