La fin de l’année est toujours le temps des bilans. Mais aussi des prévisions. A quoi va ressembler l’économie française en 2022 ? Certes, la pandémie de Covid-19 rend les temps que nous vivons très incertains, toutefois les analystes se sont mis à la tâche. Notamment du côté de la Banque de France.
L’économie française et la croissance
Selon la Banque de France, la croissance du PIB s’établirait à 6,7 % en 2021, 3,6 % en 2022, 2,2 % en 2023 et 1,4 % en 2024. En 2021 et 2022, la forte croissance serait notamment portée par le rebond de toutes les composantes de la demande intérieure. Celui de l’investissement des entreprises et des ménages est déjà fort en 2021, alors que celui de la consommation des ménages gagnerait en vigueur en 2022.
En revanche, point noir pour l’économie française, la contribution nette du commerce extérieur ne se redresserait pas en 2022, après son fort plongeon de 2020, parce que le rebond des exportations resterait en partie entravé dans certains secteurs.
De plus, la contribution des variations de stocks serait globalement négative en 2022 en raison des tensions sur les approvisionnements. En 2023, l’environnement extérieur deviendrait par contre plus porteur ; la contribution du commerce extérieur net serait positive et l’assouplissement des contraintes dans les chaînes d’approvisionnement permettrait aux entreprises de reconstituer leurs stocks.
L’année 2024 verrait une normalisation de l’ensemble de ces contributions à la croissance de l’économie française vers des niveaux plus habituels historiquement.
Vers une inflation en dessous de 2 %
L’inflation totale connaîtrait un pic vers 3,5 % fin 2021, avec une forte contribution de sa composante énergétique, puis repasserait au-dessous de 2 % d’ici fin 2022. Elle s’établirait à un rythme de 1,5-1,6 % en 2023 et 2024, portée alors par la dynamique retrouvée des prix des services. Pour les analystes de la Banque de France, En 2023-2024, les hausses de prix des produits manufacturés redeviendraient faibles, comme souvent historiquement.
Mais la bonne situation du marché du travail et la fermeture de l’écart de production favoriseraient une nette progression des salaires sur la durée et ainsi des hausses plus fortes des prix des services.
L’inflation hors énergie et alimentation devrait alors s’établir sur les deux années autour de 1,7 %, niveau assez nettement au-dessus de celui qui précédait la crise de la Covid et assez comparable au rythme des années 2002-2007.
Cette dynamique des prix et des salaires n’entamerait pas la progression du pouvoir d’achat des ménages ni les marges des entreprises, qui s’établiraient sur cette période à un niveau comparable à celui d’avant-crise Covid.
Les entreprises maintiennent leurs investissements
Autre bonne nouvelle pour l’économie française. Avec un taux de marge stabilisé et grâce aux mesures de soutien public, les entreprises maintiendraient leur effort d’investissement à un niveau élevé, après un plus haut historique atteint début 2021.
Le taux d’investissement reculerait légèrement en 2022 en lien avec les contraintes d’approvisionnement en biens d’équipement, même s’il resterait à un niveau très élevé. Il repartirait à la hausse en 2023 et 2024, sous l’effet notamment de conditions de financement toujours relativement favorables et des subventions accordées dans le cadre du plan de relance.
2024, retour à la normal
La phase de rattrapage du chemin perdu depuis 2020 devrait s’achever en 2023. Dès lors, une fois dissipés ces effets de la crise Covid, l’économie française reviendrait en 2024 sur un rythme de 1,4 % proche de la croissance potentielle, telle qu’elle peut être estimée aujourd’hui par les analystes de la Banque de France.