Probablement les effets de la crise. Après avoir ralliés de manière massive la bourse ces deux dernières années, les épargnants français semblent se raviser, selon la sixième édition du baromètre de l’épargne et de l’investissement de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Ainsi, ils sont moins nombreux (19 %) à vouloir investir en actions au cours de la nouvelle année qui s’ouvre. De fait, le reflux est clair. Des intentions en diminution de 6 points par rapport à la précédente enquête et qui nous ramènent ainsi aux chiffres de 2019. Les plus précautionneux restent les plus de 55 % où les intentions tombent à 12 %.
Des épargnants français plus frileux
Et si parmi les épargnants français de moins de 25 ans restent les plus enclins à investir en actions avec 30 % d’intentions, dans cette catégorie aussi les chiffres sont en baisse. De fait, la part des Français estimant que « ce n’est pas le bon moment pour investir en actions » est passée de 26 % à 34 % en un an.
La frilosité des épargnants français en matière de placement n’épargnent d’ailleurs aucune classe d’âge. Ces derniers sont nombreux à vouloir faire preuve de prudence. Aujourd’hui, les produits d’épargne garantis sont très loin d’offrir des niveaux de rémunération qui peuvent aller battre (ou se rapprocher) de l’inflation.
Malgré cela, 58 % des Français refusent de prendre des risques supplémentaires sur leurs placements. Seuls 27 % seraient prêts à le faire afin de compenser les effets de l’inflation.
Dans les faits, l’épargne retraite et l’assurance vie en unités de comptes sont les produits qui apparaissent aux deux premières places du podium des placements détenus par les épargnants français. La part des cryptos est restée la même que l’année dernière puisque 8% des foyers français en détiennent selon l’enquête de l’AMF.
Un défaut d’éducation financière
De plus, les Français ne seraient pas à l’aise avec les concepts de base des placements. Ainsi à la question « Quand les taux d’intérêt montent, que se passe-t-il en général pour les obligations ? (leur valeur monte, baisse, ne change pas) », seuls 12 % des répondants ont su donner la bonne réponse.
Un défaut d’éducation économique qui, apparemment, ne cesse de s’accroître. Ainsi, 65% des personnes interrogées ont répondu qu’ils connaissent très mal (20 %) ou assez mal (45 %) cet univers contre 62 % en 2021 et 52 % en 2020.
De quoi obliger l’Autorité des marchés financiers à poursuivre les efforts en matière d’information et d’éducation financière. Afin « d’accompagner les épargnants et leur donner les clés pour investir et diversifier leur épargne dans un horizon de long terme » a souligné Marie-Anne Barbat-Layani, la présidente de l’institution.