Lancés en 2020, les fonds immobiliers ISR (investissement socialement responsable) ont connu leur première année complète en 2021. L’occasion pour l’ASPIM, l’OID (Observatoire de l’immobilier durable) et Novethic de poser un premier bilan. C’est désormais chose faite avec la publication du rapport 2022 de l’Observatoire des pratiques de labellisation ISR des fonds immobiliers.
Fonds immobiliers ISR : les performances
Selon le rapport, trois milliards d’euros ont été investis par les épargnants dans les fonds immobiliers ISR. Un chiffre qui représente 28 % de la collecte globale des fonds grand public. Information capitale, précise le document, « les résultats 2021 des fonds labellisés grand public n’ont indiqué aucune surperformance ou sous-performance par rapport au reste du marché. La performance globale des OPCI grand public ISR est identique à la moyenne du marché (4,4 %) et le taux de distribution des SCPI ISR s’établit à 4,43 % contre 4,45 % pour l’ensemble du marché ».
L’année dernière, un total de 42 fonds immobiliers labellisés ISR ont vu le jour, ils étaient 12 en 2020. La plupart d’entre-eux ont choisi d’adopter une stratégie diversifiée. Toutefois, note le rapport, « le bureau reste la typologie préférée par les fonds, puisqu’ils sont 78% à en détenir dans leur portefeuille, devant le commerce. Un tiers des fonds détiennent notamment des actifs de santé, avec plusieurs fonds dédiés uniquement à ce type d’actifs. Plus de la moitié des fonds détiennent enfin des actifs sur un périmètre paneuropéen, voire international ».
La France, bon élève de l’Europe
En matière de fonds immobiliers ISR, la France fait office de bon élève de l’Europe. Le label hexagonal est, en effet « celui qui possède aujourd’hui la plus grande couverture de fonds immobiliers en Europe ». Au point que, « l’expérience française pourrait influencer les réflexions européennes sur l’évolution du référentiel pour cette classe d’actifs. Il faudra pour ce faire travailler à son internationalisation, puisqu’aujourd’hui 68% des fonds sont détenus par des sociétés françaises ».
Concrètement, les fonds ont choisi d’adapter leurs indicateurs d’impact en fonction de leur stratégie ESG. Ainsi, « plus de la moitié des sociétés de gestion ont choisi ici des indicateurs d’impact sur les enjeux de résilience au changement climatique et de biodiversité. Avec les nouvelles obligations de reporting introduites par l’art.29 de la Loi Energie Climat, ces thématiques pourraient gagner en importance dans les prochaines années du fait des attentes des investisseurs ».
Communiquer, une obligation
La communication de l’information est l’un des piliers du label ISR (et donc des fonds immobiliers ISR) rappelle le document. «Les sociétés de gestion doivent inclure les parties prenantes dans leur démarche ESG. En ce sens, les fonds décrivent le nombre de parties prenantes impliquées, les moyens mis en œuvre (cohérents avec la politique d’engagement) ». De plus, « les fonds doivent communiquer a minima aux investisseurs de façon annuelle des informations sur leur analyse ESG (rapport de gestion, informations sur l’évaluation etc.) ».
Même démarche en ce qui concerne « les moyens mis en œuvre pour suivre la performance ESG de leur portefeuille d’actifs. Ce suivi repose également pour les fonds best-in-progress sur la description des plans d’action ainsi qu’un reporting annuel sur huit indicateurs d’impact a minima ».