C’est donc la guerre en Ukraine. Peu avant 4 heures ce jeudi matin (heure française), Vladimir Poutine a annoncé sa décision qui refait de l’Europe un terrain d’engagement militaire. Alors que des explosions ont retenti à Kiev, Odessa, Karkiv et Marioupol, nul ne connaît aujourd’hui les véritables intentions du maître de la Russie. Où compte-t-il s’arrêter ? Alors qu’un sommet de l’Otan est prévu vendredi et que les condamnations internationales pleuvent sur Moscou, quelles sont les premières conséquences de la guerre en Ukraine sur les marchés financiers et l’économie ? Tour d’horizon.
Guerre en Ukraine : panique sur les bourses
L’agitation est forte sur les marchés boursiers. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le CAC 40 dévisse à – 4,67 %, à Francfort le Dax est en chute libre à -5.17 %, le FTSE à Londres recule de 3,28 % et l’EuroStoxx 50 lâche 203.25 points à -5,13 %.
De son côté, la Bourse de Tokyo a également terminé en baisse, le Nikkei perdant 1, 81 %. L’indice Hang à Hong Kong a chuté de plus de 3 %. Quant à la Bourse de Moscou, elle a subi une fermeture temporaire. A sa réouverture, l’indice Moex a subi une baisse de plus de 30 %.
Les matières premières flambent
La guerre en Ukraine contribue également à faire flamber le prix des matières premières sur les marchés. A commencer par celui du pétrole. Pour la première fois depuis 2014, le baril de Brent a franchi la barre des 100 dollars à 101,98 dollars, soit une hausse de 5,31%. Les investisseurs craignent des ruptures d’approvisionnement en énergie, la Russie étant, rappelons-le, l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole.
De son côté, le prix du blé ne cesse de grimper. Et pour cause. Tant la Russie que l’Ukraine figurent parmi les plus importants exportateurs de blé. Résultat, le prix du blé à Chicago (place internationale de référence) s’est établi à 9,26 dollars le boisseau, atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2021.Des mouvements qui ont pour origine la crainte d’un possible blocus maritime des ports ukrainiens, avec pour conséquence une offre mondiale de blé en berne.
Impossible de savoir quand ces augmentations se verront répercuter sur les prix à la consommation. Un regain de tensions inflationnistes est en tout cas à prévoir dans un environnement où l’inflation inquiète déjà. La BCE a d’ores et déjà annoncé «suivre de près les implications de la situation en Ukraine». Elle devrait procéder « à une évaluation complète des perspectives économiques lors de la réunion de mars» incluant «les développements récents dans le domaine géopolitique ».
Focus sur les monnaies
Le marché des changes n’est, bien entendu, pas épargné par ces développements. Le rouble plonge de 3,5 % et la monnaie ukrainienne de 3 %. Le dollar et les devises refuges, comme le franc suisse et le yen, progressent. L’euro résiste et cède 1 % à 1,12 dollar.
Du côté des cryptomonnaies, Le bitcoin a baissé de 4,77 % à 35 700 dollars. L’ether a, quant à lui, chuté d’environ 8 %.