AccueilÉconomieL’inflation est là pour durer, y compris en 2023

L’inflation est là pour durer, y compris en 2023

Il va falloir s’y habiter et vivre avec. Les années 2022 et 2023 seront des années d’inflation en France. La hausse des prix est une donc une réalité, désormais bien ancrée, avec laquelle l’économie va devoir composer.

La preuve avec les dernières analyses de la Banque de France. L’institution note, avec raison, l’accélération du rythme de la hausse des prix. L’IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé) est ainsi passé de + 5,1 % en rythme annuel en mars à 5,4 % en avril et 5,8 % en mai.

L’augmentation n’est pas seulement au renchérissement des prix de l’énergie suite à la guerre en Ukraine et les tensions qui existent sur les chaînes d’approvisionnement. Comme le note la Banque de France, « la dynamique actuelle de l’inflation ne concerne pas seulement les prix de l’énergie ».

L’inflation s’étend à tous les marchés

En cause, les prix des produits alimentaires qui ont grimpé de 3,8 %. La faute à la hausse des matières premières alimentaires. De même, les prix des produits manufacturés ont eux aussi augmenté de 3,8 % en glissement annuel. Les services connaissent également un regain d’inflation avec des prix en hausse de 3,2 % en glissement annuel.

En conséquence, la Banque de France prévoit maintenant pour l’année 2022 une inflation à 5,6 %. Elle resterait persistante en 2023 pour commencer à décroître très progressivement cette même année pour, finalement, repasser sous les 2 % en 2024. Un scénario qui se produira si, toutefois, les prix du pétrole et agricoles mondiaux se normalisent aux même progressivement.

Quoi qu’il en soit, le niveau d’inflation élevé ne sera pas sans conséquence sur le PIB français. La Banque de France revoit fortement sa prévision pour l’année 2022 à la baisse. La croissance de l’activité devrait se porter à +2,3 % dans le nouveau scénario de la banque centrale française contre 2,7 % avant cette révision. En 2023, la croissance du PIB devrait se porter à +1,2 % en moyenne, pour repartir en 2024 (à +1,7 %).

Normalisation de la politique monétaire

Rappelons que, dans ce contexte, la normalisation de la politique monétaire est en cours comme le montre les récentes décisions de la Banque centrale européenne qui devrait entraîner deux hausses de taux. Elles devraient intervenir en juillet et septembre. La fin du mois de juillet verra également de son programme d’achat d’actifs (Asset Purchase Programme) par lequel elle avait inondé les marchés de liquidités.

Un resserrement des boulons qui font craindre des effets délétères sur la croissance, d’où l’actuelle contreperformance des marchés. A Paris, à l’heure où nous écrivons, le CAC 40 reste sous la barre des 6 000 points. La nervosité reste de mise.

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