Alors que les taux ne cessent d’augmenter et que les apports exigés par les banques sont de plus en plus importants, l’accès au crédit immobilier devient de plus en plus compliqué. Dans le même temps les prix baissent dans plusieurs grandes villes. Pour ceux qui le peuvent, le temps d’acheter est-il venu ? Le point sur la situation.
Immobilier : le casse-tête du taux d’usure
Tournons-nous, d’abord, vers les taux de crédit. Ces derniers ont augmenté de plus de 100%. Ils sont passés de 1% à 2,2% en moyenne sur 25 ans. Résultat, les refus de prêts de multiplient. Le nombre de dossiers acceptés est en chute libre : -34% sur un an selon les chiffres publiés par l’Observatoire Crédit Logement CSA.
Principal accusé, le fameux taux d’usure, taux maximal auquel les banques peuvent prêter. Certes celui-ci à été revalorisé à 3,05%. Toutefois, cela resterait insuffisant pour les banques. Une fois les frais et l’assurance ajoutés, le taux que les établissements estiment rentable pour distribuer des crédits serait déjà supérieur au nouveau taux d’usure. Donc, malgré la récente revalorisation de ce dernier, « la production de crédits n’arrive pas à rebondir », note l’Observatoire Crédit Logement CSA.
En conséquence, pour débloquer une situation qui empêche de très nombreux ménages français d’accéder au crédit, le gouvernement pourrait prendre une initiative révèle le quotidien Le Figaro. Actuellement mis à jour tous les trimestres, le taux d’usure pourrait, dans le futur, faire l’objet d’une révision mensuelle. Mais tout cela doit encore être discuté avec la Banque de France, gardienne de l’orthodoxie en la matière.
Recul des prix dans certaines grandes villes
En attendant, sur le terrain, les prix de l’immobilier seraient en baisse dans plusieurs grandes villes de France, d’après les chiffres communiqués par le site Meilleurs Agents. Un recul constaté à Lyon et Nantes (-0,4%), Rennes (-0,6%), Toulouse (-0,7%), Bordeaux ou Strasbourg (-0,8%).
Plusieurs facteurs explicatifs sont ici à l’œuvre. On peut citer l’effet de saisonnalité (traditionnellement moins de ventes en hiver), le coût de la rénovation énergétique qui encourage certains propriétaires à vendre, et l’augmentation des taux d’intérêt (voir plus haut) qui entraîne une diminution de la demande et pousse ainsi les prix à la baisse.
Acheter maintenant ?
Cela veut-il dire que, toutes choses étant égales par ailleurs, le temps des bonnes affaires dans l’immobilier est arrivé ? Interrogée par TF1, Sandrine Levasseur, économiste, estime qu’il serait bon d’attendre encore quelques temps avant de se lancer dans un achat immobilier dans une grande ville.
« La conjoncture est très mauvaise : la sortie du Covid-19, la guerre en Ukraine qui se prolonge, une potentielle crise financière liée à la montée des taux d’intérêt (…). En cas de conjoncture économique catastrophique, il pourrait y avoir une baisse généralisée du prix des actifs. »
Sans parler forcément de catastrophe, il est clair qu’une tendance baissière a bien été enclenchée. De l’avis de plusieurs spécialistes, nous sommes bel et bien entrés dans un cycle baissier.