Investisseurs, à l’approche de l’année 2023, ne vous attendez pas à un miracle sur marchés actions. Selon Goldman Sachs, les difficultés rencontrées courant 2022, vont se prolonger dans l’entame de l’année à venir.
Certes, plongées en bear market, les bourses ont repris quelques couleurs en cette fin 2022. A Paris, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le CAC 40 est à 6 504 points, alors qu’il y quelques semaines, il se traînait péniblement sous les 6 000, avec un plus bas à 5 628 points.
Marchés actions : la crise n’est pas finie
Pour autant, le rebond ne doit pas être le prétexte à un optimisme démesuré concernant les marchés actions. La crise est loin d’être passée et pourrait conduire les valeurs à continuer à se détériorer. Un mouvement qui pourrait être amplifié si les taux d’intérêt devaient continuer à augmenter.
D’ailleurs, les analystes de la Deutsche Bank ne se veulent guère rassurants. Dans une note publiée à la fin du mois de novembre, ces derniers voient « les principaux marchés boursiers plonger de 25% par rapport à des niveaux légèrement supérieurs à ceux d’aujourd’hui lorsque la récession américaine va frapper, mais se redresser complètement d’ici la fin de l’année 2023, en supposant que la récession ne dure que quelques trimestres». De plus, Deutsche Bank voit le bénéfice par action des sociétés du S&P 500 chuter à 195 dollars en 2023 contre 222 dollars en 2022.
Et ce ne sont pas les seuls. Morgan Stanley s’attend à ce que le S&P 500 chute de 24 % pour se situer entre 3 000 et 3 300, probablement au cours des quatre premiers mois de 2023.
Comme l’a précisé Alexandre Gauthy, analyste macroéconomique chez Degroof Petercam Luxembourg au magazine Paperjam, « la valorisation des actions, comme évoqué, est déterminée en considérant les bénéfices futurs des entreprises concernées. Or, une économie en récession risque de peser sur les bénéfices des entreprises, et donc sur leurs performances boursières ».
La prudence s’impose
C’est pourquoi, de nombreux experts préconisent une stratégie prudente sur les marchés actions pour 2023. Par exemple, les investisseurs pourraient réduire la pondération en actions de leurs portefeuilles pour accroître les liquidités.
Autre piste, privilégier les actions de valeur qui ont relativement bien résisté en 2022 par rapport aux actions de croissance pour qui l’année qui se termine a été particulièrement difficile. Historiquement, ces dernières ont tendance à sous-performer en période de forte hausse des taux d’intérêt.
Enfin, si l’on segmente par secteurs, celui de l’énergie qui a surperformé en 2022 suite à la guerre en Ukraine, pourrait récidiver en 2023 avec, à la clé, la distribution de forts dividendes. A surveiller donc.
Plus que jamais, en tout cas, il faudra veiller à bien diversifier son portefeuille alors que le contexte reste extrêmement incertain et que les marchés actions risquent d’être encore fort volatiles en 2023.