Les obligations sont affectées par les taux d’intérêt. Ces derniers, généralement fixés par la banque centrale d’un pays, influencent le coût des emprunts et le rendement de l’épargne.
Les obligations, comment sont-elles composées ?
Le rendement d’une obligation se compose de deux éléments principaux : le taux d’intérêt et l’écart de crédit (spread). Alors que l’écart de crédit reflète les risques propres associés aux émetteurs individuels, le taux d’intérêt est le taux de base pour toutes les obligations libellées dans une certaine devise. Il vient récompenser les investisseurs pour les risques qu’ils prennent.
Par conséquent, si le marché s’attend à ce que les taux d’intérêt augmentent, les rendements obligataires augmentent également, ce qui oblige le prix des obligations à baisser. L’inverse est également vrai.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Si les taux d’intérêt en vigueur sont plus élevés qu’au moment de l’émission des obligations existantes, les prix de ces obligations existantes chuteront généralement.
En effet, les nouvelles obligations sont susceptibles d’être émises avec des taux de coupon plus élevés à mesure que les taux d’intérêt augmentent, ce qui rend généralement les obligations anciennes ou en circulation moins attrayantes, à moins qu’elles ne puissent être achetées à un prix inférieur. Ainsi, des taux d’intérêt plus élevés signifient des prix plus bas pour les obligations existantes.
Cependant, si les taux d’intérêt baissent, les prix des obligations existantes augmentent généralement, ce qui signifie qu’un investisseur peut parfois vendre une obligation à un prix supérieur au prix d’achat, car d’autres investisseurs sont prêts à payer une prime pour une obligation avec un paiement d’intérêt plus élevé (les fameux coupons).
Un exemple avec baisse des taux d’intérêt
Supposons qu’un gestionnaire de portefeuille investisse 1 000 euros dans une obligation d’État qui arrive à échéance dans trois ans et qui verse un coupon de 3 %. Le gestionnaire achète cette obligation à sa valeur nominale et reçoit donc un intérêt annuel de 30 euros, plus le remboursement des 1 000 euros à l’échéance de l’obligation.
Mais, trois mois plus tard, les taux d’intérêt sont réduits à 2 %. Dans cette configuration, l’obligation payant 3 % est plus intéressante qu’une nouvelle émission payant un taux d’intérêt de 2 %. Les investisseurs peuvent être prêts à payer plus de 1 000 euros pour l’obligation à 3 % afin de bénéficier du meilleur taux d’intérêt. Dans ce cas, l’obligation à 3 % se négocie avec une prime, pour le plus grand bénéfice du gestionnaire de portefeuille qui la détient déjà.
L’inflation, ça compte aussi
Outre les taux d’intérêt, les gestionnaires de portefeuille accordent également une attention particulière aux prévisions d’inflation. Souvent appelée « l’ennemi de l’investisseur obligataire », la hausse de l’inflation érode la valeur des obligations et rend leurs paiements de coupon moins intéressants, si les taux d’intérêt restent constants ou augmentent.
Sur les marchés obligataires, les prévisions d’inflation sont mesurées par la différence de rendement entre une obligation indexée sur l’inflation (dont la valeur augmente et diminue en fonction de l’inflation) et une obligation ordinaire, ou nominale, de même échéance. C’est ce qu’on appelle le taux « breakeven », qui permet aux gestionnaires d’évaluer les attentes d’inflation sur le marché et de positionner leurs portefeuilles en conséquence.