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Plan de relance européen: les retards s’accumulent

Le plan de relance européen prend du retard. Les 27 pays de l’Union européenne ont jusqu’au 30 avril pour envoyer à Bruxelles le détail des mesures envisagent pour relancer leur économie et la manière dont ils comptent utiliser leur part des 750 milliards d’euros du plan de relance européen. Certains l’on déjà fait, comme l’Italie, la Grèce, la France ou le Portugal. D’autres sont à la traîne, comme les Pays-Bas qui, embourbé dans une crise politique devraient avoir du mal à rendre leur copie avant vendredi.

Un plan de relance qui manque d’ambition

Le grand plan de relance européen avait été adopté par les 27 en juillet dernier après 4 jours et 4 nuits de négociations. Il doit cependant être voté par les 27 Parlements, et là ça traîne. Seuls 17 États l’ont fait, dont la France. Les autres pas encore, ce qui a suscité l’irritation la semaine dernière d’Emmanuel Macron et du chef du gouvernement italien Mario Draghi. Car le temps presse et les critiques grandissent. Et pour cause.
Alors que le plan de relance européen n’a pas encore été voté, du coté des Etats-Unis, on en est déjà au troisième plan de relance. Les sommes débloquées pour relancer l’économie américaine sont d’une toute autre mesure. 1900 milliards pour le plan Biden, qui succède à l’enveloppe de 900 milliards accordée en décembre et 2200 milliards voté en mars 2020. Washington a ainsi engagé pas moins de 5000 milliards de dollars en 2020 et en 2021 pour relancer son économie et amortir le choc de la crise.
A côté, l’Europe fait figure de petit joueur avec son plan de 750 milliards d’euros. Le parallèle entre les deux blocs agasse plus d’un. Et à raison. L’Amérique en est à son troisième plan de relance alors que l’Europe n’a même pas mis en place le sien. Or, le temps, c’est justement ce qui risque de manquer.

Lenteur de l’Europe

Le calendrier ne cesse de glisser. Les procédures se multiplient et le retard s’accumule. Ainsi, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir que le premier chèque européen destiné à lutter contre la crise n’arrivera pas en début d’été comme espéré, mais plutôt début septembre. « Moi, j’ai promis aux Français que l’argent européen arriverait au début de l’été, début juillet. J’aime bien pouvoir tenir mes promesses et j’aimerais que l’Europe comprenne que nous ne pouvons pas attendre pour disposer de cet argent, qu’il faut accélérer les procédures et que l’Histoire ne repasse pas les plats », avait déclaré le ministre début avril. Et de rajouter : « La croissance, c’est maintenant, la relance c’est maintenant, en 2022 ou 2023, ce sera trop tard, les Chinois et les Américains nous seront passés déjà devant ».
Car l’enjeu est là. Le risque de voir l’Europe totalement dépassée du point de vue économique par les Etats-Unis et la Chine est réel. Certains disent qu’elle a déjà loupé le coche.

Une procédure trop lourde

Le plan européen de 750 milliards d’euros, intitulé repose sur l’émission d’une dette commune. Mais il ne peut être décaissé avant que les 27 Etats membres n’aient donné leur feu vert. Or, dix d’entre eux ne l’ont toujours pas fait. Certains n’ont même pas entré cette ratification dans leur calendrier parlementaire.
L’Allemagne qui bloquait sur le principe de la dette commune européenne, semble cependant avoir levé cet obstacle. La plus haute Cour de Justice a, en effet rejeté un recours en référé qui bloquait la ratification du dispositif par l’Allemagne. Cela devrait permettre à Berlin de donner son aval Berlin de donner son aval.

Des conditions trop contraignantes

Autre problème et non des moindres, l’argent accordé par Bruxelles suppose le respect de certaines conditions. 37% de l’enveloppe attribuée à un pays doit servir à la transition climatique, 20% à la transition numérique. Ces conditions sont certes louables. Mais cela n’ajoute t-il pas une barrière à la dépense de ces fonds ?
Dans ce contexte, il existe un réel risque que l’Europe montre ses limites avec un plan qui pour beaucoup manque d’ambition. Alors que la crise est plus forte dans l’Union européenne, avec un repli de 6,4% du PIB en 2020, contre 3,5% aux États-Unis, les instances européennes semblent apporter beaucoup moins de soutien aux économies des 27 pays de l’Union.

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