Le plan épargne logement ou PEL est un dispositif conçu pour permettre à son bénéficiaire de mettre de l’argent de côté dans l’objectif de réaliser un projet immobilier. En théorie. Car en réalité, nombre de détenteurs de PEL ne s’en serviront pas pour acheter un bien immobilier, mais pour profiter d’une solution de placement avantageuse, dont le rendement reste compétitif comparé aux autres placements sans risque comme le Livret A par exemple.
Et pour cause : son taux d’intérêt est fixé à l’ouverture du plan épargne logement. Si actuellement, il est de 1%, ce qui est déjà appréciable par rapport aux autres produits réglementés, son rendement peut être très supérieur s’il a été ouvert il y a plusieurs années lorsque les taux proposés étaient bien supérieurs. D’où l’insistance des banques à pousser leurs détenteurs à les résilier. Explications.
Plan épargne logement, un placement sûr et avantageux
Chaque Français peut ouvrir un plan épargne logement, à la condition d’avoir 12 ans au moins. En revanche, il n’est pas possible de disposer de plusieurs PEL. Un versement initial de 225 euros minimum sera demandé à l’épargnant, auquel il faut rajouter des versement réguliers (mensuels ou trimestriels) pour d’atteindre un minimum de versement de 540 euros par an. Il est cependant possible de verser plus. Sa durée minimale est de quatre ans. Le compte peut être alimenté pendant dix ans maximum. À ce terme, l’épargnant ne pourra plus rien verser, mais le PEL continuera de produire des intérêts, durant les cinq années suivantes. Le plafond de versement est de 61.200 euros.
Son taux d’intérêt est le même depuis 2016, soit 1%. Ce qui en fait un placement plus intéressant que d’autres produits d’épargne réglementée dont les rendements ne dépassent pas 0,5%.
Le montant maximal qu’il est possible de verser sur un plan épargne logement est de 61200 euros. Mais cette somme ne comprend pas les intérêts qui s’y rajoutent. Si sa durée de vie minimale du PEL est de 4 ans, il est cependant possible de faire des retraits avant la fin de ce délais . Mais dans ce cas, le titulaire ne pourra plus bénéficier pleinement des avantages liés à la rémunération.
Le PEL peut être alimenté pendant 10 ans, sous réserve de ne pas avoir atteint son plafond. Passé ce délai, il n’est plus possible d’effectuer des versements, mais il continuera de produire des intérêts pendant 5 ans si le plan a été ouvert après le premier mars 2011. Les intérêts sont capitalisables, c’est-à-dire qu’au 31 décembre de chaque année, ils viennent s’ajouter au capital déjà épargné et deviennent producteurs d’intérêts supplémentaires.
Vieux PEL : pépite pour l’épargnant, une bombe pour les banques
Rappelons que les PEL ouverts après le premier mars 2011 ont une durée de 10 ans. Après cette période, il ne sera plus possible d’y faire des versements. Par contre, sa durée de vie peur courir de 5 années supplémentaires pendant lesquelles les intérêts s’ajouteront au capital. Après ce délai, le PEL est automatiquement fermé et les sommes transférées sur un livret bancaire.
Mais que se passe t-il pour les Plan épargne logement ouverts avant 2011 ? Là, c’est là que ca devient intéressant. A partir du moment où certaines conditions sont remplies (régularité des versements pendant la période d’abondement…), ces PEL n’ont pas de limite de vie. Vous pouvez donc les conserver et bénéficier de ses avantages, dont le plus intéressant, sa rémunération, ad vitam aeternam.
Il faut en effet aussi compter avec une petite particularité du plan épargne logement : son taux d’intérêt est fixé à l’ouverture du compte et reste le même durant toute la durée du PEL. Ce qui fait qu’aujourd’hui, pour certains plans ouverts il y a plus de 10 ans, on se retrouve avec des rendements bien plus appréciables que les 1% proposés actuellement. Même en rajoutant la fiscalité, ces vieux Plan épargne logement constituent un produit incroyablement profitable.
Cela explique pourquoi les banques font la chasse aux vieux PEL afin de les clôturer, en arguant de n’importe quel prétexte. Ils coûtent bien trop cher aux établissements financiers.
C’est ce qu’a jugé la Banque de France dans un rapport sur l’épargne réglementée, publié ce 27 octobre 2020. Avec une rémunération moyenne de 4,44% et des encours à 115,5 milliards d’euros (plus du tiers des encours totaux), ces vieux plans épargne logement « pèsent sur le financement de l’économie française », écrivait alors le gouverneur de la banque centrale, François Villeroy de Galhau. D’où l’actuelle volonté du gouvernement d’abaisser à terme leur taux de rémunération à 1%. Ce n’est pas encore fait, en attendant, autant en profiter.