Depuis le début de la crise sanitaire, les valeurs refuges ont le vent en poupe. Lorsque l’on pense valeurs refuges, de quoi parle-t-on ? Le plus souvent, on pense naturellement à l’or. Pourtant, d’autres actifs peuvent entrer dans cette catégorie. Les épargnants ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Au cours de l’année 2020, ils ont tenté de réorienter leur épargne vers des valeurs sûres. A tort ou à raison ?
Valeurs refuges : une protection quand l’économie souffre
Les investisseurs ont tendance à s’orienter vers des valeurs refuges dans un but : protéger et sécuriser son patrimoine lorsque les conditions économiques et financières ne sont pas favorables et peuvent faire craindre à une dépréciation de la richesse. Par conséquent, on peut faire entrer dans la catégorie des valeurs refuges, tout actif ayant pour réputation d’être particulièrement résilient en cas de crise. Elles sont supposées préserver le pouvoir d’achat de son détenteur.
Ce type de placement est donc par définition censé être sûr. Pour autant, elles n’ont pas pour objectif premier de faire gagner de l’argent. Il s’agit ici de sécuriser. Et les pertes ne sont cependant pas non plus impossibles.
En 2020, la quasi-totalité des nations est entrée en récession. Bien que l’arrivée d’un vaccin contre le Covid-19 a redonné l’espoir en une reprise rapide en 2021, la situation ne semble pas encore sous contrôle. Alors que de nouvelles mesures de confinement sont mises en place dans plusieurs pays, certains considèrent que la reprise tant attendue sera peut-être plus lente que prévu. Orienter son épargne vers des valeurs refuges devient donc pour nombre d’épargnants une évidence.
Les principales valeurs refuges : l’or
L’or est la valeur refuge par excellence. Actif tangible, il a au cours des siècles constitué un point de référence. Cette matière première a toujours trouvé grâce auprès des investisseurs en raison de sa capacité à dégager des rendements non liés à ceux des actions. En 2020, l’or a été particulièrement prisé. Ses cours ont atteint des taux record dépassant même pour la première fois de son histoire les 2000 dollars l’once en aout dernier. Alors que le monde entrait en récession, les interventions des banques centrales contraintes d’injecter massivement des liquidités sur les marchés ont propulsé le métal jaune à des cours inespérés. A son plus haut, l’or gagnait près de 40% depuis le début de l’année. Depuis, cet actif a perdu de son éclat, au fur et à mesure que les investisseurs reprenaient gout au risque et s’orientaient vers d’autres types d’investissements.
L’immobilier
Outre l’or, la pierre peut également faire partie de la catégorie des valeurs refuges. Même si de nombreux facteurs influencent son prix, l’immobilier revêt des avantages indéniables, particulièrement l’immobilier résidentiel. Là encore, il s’agit d’un actif dont la valeur est tangible et ne peut s’évaporer. Il n’est d’ailleurs pas étonnant si les produits financiers basés sur l’immobilier aient bien résisté à la crise. C’est le cas des SCPI dont la performance moyenne est restée autour de 4% en 2020. Autre placement gravitant autour de l’immobilier et sur qui la crise a finalement eu assez peu d’impact, le crowdfunding immobilier dont les rendements en 2020 ont gravité autour de 9%. Ces placements en eux même ne sont pas des valeurs refuges, mais c’est le cas de l’actif qu’ils supportent.
Les devises
Certaines devises sont dans une moindre mesure des valeurs refuges. Bien que tributaires du système monétaire international, les devises comme le yen japonais, le dollar américain ou le franc suisse peuvent être considérées comme des valeurs refuges. Mais cette fonction varie en fonction des circonstances. Pour jouer ce rôle, la devise doit s’appuyer sur une économie solide, une politique monétaire conservatrice et un marché très liquide permettant d’y entrer et sortir très facilement. Depuis des années, le franc suisse mais aussi le dollar et le yen ont à un moment ou à un autre fait figure de devise refuge pour nombre d’investisseurs.
Ces derniers mois, nombreux sont ceux qui se sont intéressé au bitcoin, qualifiant cette devise virtuelle d’or numérique, de nouvelle valeur refuge. Son explosion en 2020 a échauffé les esprits de tous les investisseurs. Il y a quelques mois, il frôlait la barre des 40 000 dollars début janvier 2021 (contre moins de 4000 dollars en mars 2020) avant de reculer pour retourner plus récemment autour de 31 000 dollars. Si JP Morgan a récemment estimé que le bitcoin pourrait devenir une alternative à l’or en tant que valeur refuge sur le long terme, pour le moment, on en est loin. En d’autres termes, lorsque le bitcoin aura plus de 50 ans d’existence, on pourra en reparler.
Quels choix en 2021
S’il peut être intéressant d’investir dans des valeurs refuges, c’est finalement dans une optique de diversification plutôt que d’effondrement généralisé du système. Diversifier son patrimoine reste toujours le meilleur moyen de traverser les crises de se prémunir contre les vicissitudes du marché. En tant qu’investisseur, il convient de voir ces valeurs refuges comme un phare dans la tempête. Elles n’ont pas toujours les meilleurs rendements, leurs cours peuvent évoluer à la baisse, mais quoi qu’il en soit, c’est leur résilience qui ont font des actifs à considérer. Particulièrement en période de crise. Or, dollar, yen, immobilier, les chois sont multiples. Si le profit est la motivation première d’un investissement, en période de troubles économiques, l’une des priorités devient la prévient du capital.