La valeur verte des logements encore largement ignorée par les propriétaires-bailleurs ? Oui si l’on en croît une tout récente menée par PAP.fr auprès de 6 177 propriétaires-bailleurs en novembre. Et à tort, car au vu des dernières exigences législatives et réglementaires, celle-ci prend une importance de plus en plus grande dans l’évaluation d’un bien.
La valeur verte des logements, c’est quoi ?
La valeur verte des logements se définie « par l’augmentation de valeur engendrée par une meilleure performance énergétique et environnementale d’un bien immobilier par rapport à un autre, toutes les autres caractéristiques étant égales par ailleurs ». En conséquence, un logement classé A ou B aura bien plus de chance de se vendre rapidement qu’un logement classé F ou G.
Alors que la transition écologique est désormais sur toutes les lèvres, la loi la prend désormais en compte dans le domaine de l’immobilier dans le but d’éliminer les passoires thermiques. La Loi énergie-climat oblige ainsi les propriétaires-bailleurs de biens étiquetés F ou G à des contraintes de plus en plus importantes.
Dès 2028, des travaux devront obligatoirement être réalisés pour mettre en location ou en vente un bien dont la consommation est supérieure à 331 kWh EP/m²/an. De plus, à compter de 2025, les biens classés G ne feront plus partie des logements décents (2028 pour les biens étiquetés F, et 2034 pour ceux étiquetés E). Sauf que ces dispositions restent largement méconnues des principaux intéressés.
Des propriétaires-bailleurs dans l’ignorance
Ainsi, 30,5 % des propriétaires interrogés dans le cadre de l’étude PAP déclarent ne pas savoir que la Loi climat et résilience adoptée en 2021 rendra progressivement indécents les logements classés G, puis F, puis E aux dates indiquées ci-dessus. (Voilà pour la valeur verte des logements.)
Pire, près d’un propriétaire sur trois ne sait même pas s’il est concerné par ces dispositions. A la question, êtes-vous propriétaire d’un logement classé F ou G, 31,1 % des personnes interrogées répondent n’en avoir aucune idée. Toutefois, 38,5 % déclarent ne pas être concernés et 30,4 % savent qu’ils possèdent un ou plusieurs logement(s) classé(s) F ou G.
Pour autant, dans cette dernière catégorie, ils sont près d’un sur deux à ne pas savoir encore ce qu’il va faire, et près de 60 % des propriétaires de logements classés F ou G ne savent rien du coût des travaux à entreprendre pour qu’ils puissent continuer à louer leurs biens. Et 72 % d’entre-eux n’ont toujours effectué aucune démarche afin de se renseigner sur les aides aux travaux dont ils pourraient bénéficier.
Conscients mais méfiants
Les propriétaires-bailleurs interrogés par PAP sont toutefois conscients que l’intérêt général exige l’interdiction progressive des passoires thermiques, signe que la valeur verte des logements n’est pas totalement ignorée. Un objectif cité prioritairement par 51 % d’entre-eux.
Dans le même temps, la multiplication des contraintes légales et réglementaires dans le domaine entraînent chez ces derniers une forme de méfiance, voire de découragement. Ainsi, ils sont 31,8 % à envisager de se retirer progressivement de l’investissement locatif surtout s’ils les biens se situent dans des zones soumises à l’encadrement des loyers. Et parmi ceux qui désirent continuer à louer, 43,5 % déclarent qu’ils n’envisagent donc pas de nouvelles acquisitions et préfèrent s’en tenir au parc de logements qu’ils possèdent déjà.
Si vous êtes propriétaires-bailleurs et toujours dans l’ignorance de vos obligations dans le domaine, ne faites pas l’impasse sur la valeur verte des logements et renseignez-vous au plus tôt. Cette dernière est devenu fondamentale dans le prix des logements. Que l’on parle de vente ou de location.