Sur les trois premiers mois de l’année, Alphabet a enregistré un bénéfice net de 34,5 milliards de dollars, soit une progression impressionnante de 46 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ce résultat, équivalant à 2,81 dollars par action, dépasse largement les prévisions des analystes, confirmant la solidité du modèle économique de l’entreprise. Ce chiffre marque également un sommet historique pour une entreprise cotée, tous secteurs confondus.
La division cloud, qui regroupe notamment Google Cloud Platform et Google Workspace, s’est révélée être un levier de croissance particulièrement puissant. Avec un chiffre d’affaires de 12,3 milliards de dollars, en hausse de 28 % sur un an, cette branche dépasse désormais les 13 % du chiffre d’affaires total du groupe. Cette performance témoigne de la demande croissante des entreprises en solutions d’infrastructure et de traitement des données, notamment pour le déploiement de technologies liées à l’intelligence artificielle.
Cette progression s’accompagne d’une rentabilité accrue. Le résultat opérationnel du cloud a plus que doublé en un an, traduisant une meilleure efficacité dans la gestion des ressources et des contrats. Les marges se sont elles aussi améliorées, signe que cette activité gagne en maturité et devient un pilier stratégique pour Alphabet.
L’essor du cloud est directement lié à la montée en puissance de l’IA générative, qui transforme à grande vitesse l’ensemble des outils numériques. Alphabet a largement misé sur cette tendance, en intégrant par exemple son assistant IA Gemini dans son moteur de recherche. Lorsqu’un internaute effectue une requête, une synthèse intelligente générée par Gemini s’affiche désormais avant les résultats classiques. Cette innovation vise à repositionner Google face aux nouveaux concurrents capables de fournir des réponses plus conversationnelles et contextualisées.
Pour soutenir cette stratégie, Alphabet a annoncé une augmentation significative de ses investissements. Le budget consacré aux infrastructures, aux centres de données et à la recherche en intelligence artificielle atteindra environ 75 milliards de dollars sur l’année, en forte hausse par rapport aux exercices précédents. Cet engagement massif traduit la volonté du groupe de garder une longueur d’avance dans la compétition mondiale sur les technologies de pointe.
Toutefois, les activités historiques de Google continuent de peser dans les résultats. Le moteur de recherche reste une source majeure de revenus, même si la croissance dans ce segment a légèrement ralenti. Les revenus publicitaires issus des requêtes n’ont augmenté que de 10 % au premier trimestre, contre des hausses plus marquées les trimestres précédents. Ce ralentissement pourrait être le signe d’un marché publicitaire arrivé à maturité ou d’un repositionnement stratégique vers les nouveaux outils basés sur l’IA.
Parallèlement à cette croissance, Alphabet a poursuivi ses efforts de rationalisation. L’entreprise a gelé certaines embauches, optimisé l’usage de ses espaces de bureau, et renforcé les politiques de présence physique au travail. Dans les équipes en charge de l’IA et du développement de Gemini, le rythme est particulièrement soutenu : certains employés travaillent jusqu’à 60 heures par semaine, un signe clair de l’intensité de l’effort fourni dans ce domaine.
En définitive, Alphabet signe un trimestre exceptionnel à tous points de vue. Entre la croissance explosive du cloud, les investissements massifs dans l’intelligence artificielle, et une gestion rigoureuse de ses ressources, le groupe affiche une stratégie claire : dominer l’écosystème technologique de demain, en s’appuyant sur des solutions innovantes et un modèle économique de plus en plus diversifié.


