L’économie française cale en 2025 : comment transformer ce ralentissement en opportunité d’investissement ?

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Une croissance en panne, reflet d’un essoufflement général

Le chiffre est tombé : +0,6 % de croissance attendue en 2025, selon l’Insee. C’est bien en dessous du niveau souhaité pour relancer une économie post-crise. En cause, une demande intérieure molle, des exportations pénalisées par les tensions géopolitiques, et un secteur industriel français encore trop fragile. L’économie française semble prise dans un étau : d’un côté l’inflation contenue, de l’autre une absence de moteurs puissants de reprise.

Ce manque de dynamisme se reflète aussi dans la consommation des ménages, dont la progression est estimée à seulement +0,7 %. Pourtant, paradoxalement, le taux d’épargne reste élevé (près de 18 %), preuve d’une certaine anxiété face à l’avenir : les Français préfèrent garder de l’argent de côté plutôt que de le dépenser ou l’investir massivement.

Le chômage repart à la hausse

Autre signal inquiétant : le taux de chômage est en hausse, passant de 7,4 % à 7,7 % d’ici fin 2025. Environ 210 000 destructions d’emplois sont anticipées sur l’année. Cette tension sur le marché du travail risque de peser davantage sur le moral des ménages et leur propension à consommer.

 Commerce extérieur et industrie en difficulté

Dans un contexte international instable, les exportations françaises reculent, alors même que le pays compte sur son commerce extérieur pour soutenir sa croissance. Les incertitudes liées aux guerres commerciales, aux ruptures d’approvisionnement ou encore aux hausses de tarifs douaniers ralentissent les chaînes logistiques et pèsent sur la compétitivité.

 Comment tirer profit de cette situation en tant qu’investisseur ?

À première vue, ce climat économique pourrait inciter à la prudence, voire à l’attentisme. Mais en réalité, il existe plusieurs axes de placement particulièrement intéressants à envisager dans une économie en décélération.

1. Obligations souveraines et entreprises solides : une valeur refuge en période de stagnation

Quand la croissance ralentit et que l’inflation reste modérée (autour de 1 %), les obligations à rendement fixe retrouvent leur attrait. Les obligations d’État français (OAT) ou allemands, tout comme les obligations d’entreprises notées « Investment Grade », offrent une sécurité précieuse.

Conseil : privilégier les secteurs défensifs (énergie, grande distribution, santé) pour les obligations d’entreprise.

2.  Actions à dividendes : miser sur le revenu régulier

Dans une économie où les plus-values sont incertaines, les actions versant des dividendes stables deviennent stratégiques. Les sociétés bien établies, avec une politique de distribution durable, résistent mieux aux cycles économiques.

Sectors à privilégier : grande consommation, télécoms, santé.

3.  Infrastructure et transition énergétique : capter les flux publics et privés

Malgré les restrictions budgétaires, les investissements publics continuent d’affluer vers les énergies renouvelables, les infrastructures et la rénovation énergétique. Ces projets sont soutenus par les plans européens (comme le Green Deal) et bénéficient d’une forte demande.

 Accès via : fonds ISR spécialisés, ETF énergies propres, actions d’entreprises du secteur.

4.  Opportunités “value” : rebond possible sur les actifs sous-évalués

Quand le marché devient prudent, les valeurs dites “value” — souvent des secteurs cycliques, négligés ou mal valorisés — peuvent offrir un point d’entrée intéressant. Les banques, l’énergie classique, ou l’industrie lourde font partie de cette catégorie.

 Utiliser des ETF comme l’Euro Stoxx Value ou le MSCI Europe Value.

5.  Liquidités disponibles : rester prêt à saisir une correction

Dans un contexte incertain, il est essentiel de conserver une poche de trésorerie (5 à 10 % de son portefeuille) afin de profiter d’opportunités rapides sur les marchés : baisse d’une valeur solide, nouvelle émission obligataire attractive, etc.

 Suivi et ajustements nécessaires

  • Décisions de la BCE : une hausse ou baisse des taux directeurs aura un impact direct sur les obligations.

  • Conjoncture internationale : surveiller les tensions commerciales et les impacts sur le commerce extérieur.

  • Marché du travail et consommation : si les ménages reprennent confiance, cela pourrait dynamiser certaines valeurs cycliques.

Conclusion

Oui, l’économie française entre dans une phase délicate. Mais ce contexte de faible croissance, de chômage en hausse et de consommation stagnante peut être transformé en terrain d’investissement stratégique, à condition d’adopter une approche défensive, diversifiée, et opportuniste.

 Le ralentissement économique n’est pas forcément synonyme de pertes, mais bien d’arbitrages intelligents. Dans ce monde de taux stabilisés, de transitions énergétiques massives et de marchés prudents, les meilleurs investisseurs seront ceux qui sauront tirer parti des creux du cycle.

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