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Aides publiques généralisées : vers la fin du « quoi qu’il en coûte »

La fin des aides publiques généralisées aux entreprises françaises ? Il semble bien que la fin de partie soit sifflée pour le fameux « quoi qu’il en coûte » mise en place par le gouvernement français suite à la crise du Covid-19. C’est en tout cas ce que vient d’affirmer le ministre de l’économie Bruno Lemaire devant des patrons d’entreprise lors d’une rencontre organisée par le Medef.

Aides publiques : vers un soutien au cas par cas

Pour Bruno Lemaire, la cause est entendue. Les aides publiques généralisées, c’est bel et bien terminé. « Nous n’avons pas compté l’argent parce que c’était responsable de le faire. Mais maintenant que l’économie française redémarre, que nous avons des perspectives de croissance à 6%, le quoi qu’il en coûte c’est fini », a déclaré ce dernier.

Désormais, d’une action d’aide généralisée, le gouvernement entend passer au cas par cas. « Nous sommes passés au sur mesure, nous continuerons à soutenir ceux qui en ont besoin, a poursuivi le ministre de l’Economie. Nous regarderons ceux qui ont perdu du chiffre d’affaires pendant cette crise sanitaire, pendant ce mois de pass sanitaire et nous aiderons ceux qui ont perdu l’argent à cause des réglementations sanitaires », a promis le ministre. Mais pour le reste, que l’économie soit libre, qu’elle crée des emplois et de la richesse sans le soutien de l’Etat ».

Grâce aux aides publiques, un niveau de faillite historiquement bas

Les aides publiques ont joué un rôle essentiel depuis le débit de la crise sanitaire. Véritables ballons d’oxygène pour les entreprises, elles ont incontestablement évité qu’un grand nombre finissent par claquer la porte.

Selon les chiffres publiés par la Banque de France, le nombre de faillites d’entreprise reste anormalement bas en France. En juillet 2021, le nombre de défaillances sur un an s’élève à 27 896, en recul de 27,6 % par rapport à la même période de l’année dernière.

Une tendance qui s’observe dans tous les secteurs de l’économie, même ceux les touchés par les mesures de restriction. C’est, par exemple vrai de l’hébergement –restauration (-41,9 % sur un an) et du commerce (-30,4 % sur un an).

Le comité de suivi et d’évaluation des mesures de soutien aux entreprises, présidé par Benoît Coeuré, a donné un « satisfecit d’ensemble » à la politique menée. A fin juin, 230 milliards d’euros – soit 10 % du PIB – avaient été mobilisés par les quatre mesures phares : activité partielle, création du fonds de solidarité, prêts garantis par l’Etat et report de cotisations sociales.

Vers un retournement de tendance ?

Avec l’arrêt des aides publiques faut-il s’attendre à une envolée des fermetures d’entreprise ? La fin du « quoi qu’il en coûte » va-t-elle donner naissance à un mur de faillites à a la rentrée ? Pour Thierry Million, directeur des études chez Altares, cela ne devrait pas être le cas.

Interrogé sur les antennes de BFM, celui-ci estime que « Plus de 60.000 entreprises sont en situation de tension sérieuse ». Certaines d’entre elles « ne passeront pas le cap de l’arrêt des aides », mais « cet arrêt présente l’avantage de ne pas être brutal ». La progressivité des arrêts au rythme du retour de l’activité « est une très bonne mécanique » qui « permet d’envisager, plutôt qu’un mur des faillites, une augmentation des faillites plus progressive, plus étalée ». Pour Thierry Million, c’est plutôt à la fin de l’année et dans le courant du premier semestre 2022 que les effets de l’arrêt des aides publiques généralisées devraient se faire ressentir.

En attendant les précisions du gouvernement qui devraient être communiqués le 30 août, il est toutefois clair que certains pans de l’économie devraient continuer à être soutenus. A commencer par ceux qui souffrent le plus des restrictions mis en place. Sont a priori concernés le monde de la culture, les hôtels et restaurateurs, l’industrie du tourisme.

Premières réponses du ministre de l’Economie au tout début de la semaine prochaine.

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