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Baisse de l’immobilier : une menace pour les banques ?

Les banques européennes sous la menace ? Différentes notes alarmistes ont été publiées ces dernières semaines tirant le signal d’alarme. En cause, la baisse des prix de l immobilier qui pourraient impacter négativement les établissements financiers. Ces derniers sont-ils en danger ?

L’immobilier dans un cycle baissier

Il est incontestable que le marché de l’immobilier est entré dans un cycle baissier. En France, les prix sont en recul dans plusieurs grandes villes. On peut citer Bordeaux (- 0,8%), Toulouse (-0,7 %), ou bien encore Lyon (- 0,4 %).

Mais, il n’y a pas que dans l’Hexagone que les prix sont tirés vers le bas. C’est également le cas hors de nos frontières. Comme le précise l’agence de notation Moody’s, « Le risque d’un retournement du marché de l’immobilier en Europe et d’une large réévaluation du foncier résidentiel a augmenté. Les prêts immobiliers devenant plus onéreux, la demande de logements va baisser, amenant probablement un assouplissement des prix de l’immobilier après plusieurs années de croissance ».

L’impact sur les banques

Pourquoi cette situation est-elle de nature à impacter les banques ? Tout simplement parce que les prêts immobiliers comptent pour entre 30 % et 50 % de l’ensemble des portefeuilles de crédit des banques sur le continent. Pour S&P Global, « La montée du risque de crédit dans les portefeuilles de prêts immobiliers conduira à une hausse marquée des provisions (pour risque de défaut) des banques et à un impact direct sur leurs perspectives de bénéfices ».

Quel est le niveau de risque présenté ? A priori, il n’est pas systémique. Il est toutefois suffisant pour inquiéter différentes organisations. L’Autorité bancaire européenne a d’ailleurs déjà averti. D’après l’institution, un tiers des prêts aux particuliers et aux sociétés non financières sont en fait gagées sur des biens immobiliers. Le montant total se situerait autour de 4.100 milliards d’euros.

L’avertissement des régulateurs

Une somme faramineuse qu’il faut ramener au bilan des banques qui reste, toutefois, solide. Pas de quoi, donc, les voir s’écrouler comme un château de cartes. Pour autant, au-delà d’une baisse de 15% des prix de l’immobilier, de nombreux établissements en France, Italie, Pays-Bas ou Espagne, seraient très négativement impactés. C’est particulièrement vrai pour les banques qui ont récemment acquis des titres financiers adossés à des prêts hypothécaires.

C’est pourquoi les régulateurs prônent aujourd’hui la prudence. Dans un contexte économique compliqué, qui entame la capacité des agents économiques à fonctionner normalement, André Enria, principal superviseur de la BCE, a exhorté les banques à prendre les risques actuelles au sérieux. Parmi ces derniers figurent en bonne place la hausse des prix de l’énergie, la volatilité des marchés, et la chute des prix de l’immobilier.

Pas étonnant, dans ces conditions, que l’indice des actions des banques européennes a chuté de 22% depuis le début de l’année

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