AccueilÉconomieLa BCE augmente ses taux : quelles conséquences ?

La BCE augmente ses taux : quelles conséquences ?

La BCE a donc choisi de frapper plus fort que prévu. A l’unanimité du Conseil, l’institution européenne a signé ce jeudi la fin de partie pour l’argent facile en remontant de 50 points de base ses taux directeurs.

C’est plus que ce qui avait été anticipé par les analystes (qui pariaient sur 25 points de base) et démontre clairement que la priorité de Christine Lagarde est la lutte contre l’inflation.

Dans le détail, Le principal taux d’intérêt passe ainsi de zéro, niveau où il campait depuis 2016, à 0,50%, tandis que celui taxant une partie des liquidités bancaires non distribuées en crédit, remonte de -0,50 % à zéro.

La présidente de la Banque centrale européenne a donc choisi la manière forte. On la disait hésitante du fait des craintes de récession qui touche l’Europe et que la remontée des taux pourrait contribuer à alimenter. Elle a finalement choisi de frapper un grand coup.

Hausse des taux : perspectives économiques en berne

Il faut dire qu’avec une inflation à +8,6 % en juin sur 12 mois dans la zone euro, la cote d’alerte a largement été dépassée. Et le pire est peut-être encore à venir tant la situation semble être, en quelque sorte, hors de contrôle sous l’effet conjoint de la reprise post-pandémie des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine. Christine Lagarde ne l’a pas caché, elle qui estime que « l’horizon économique s’assombrit » en Europe, avec des perspectives dégradées « pour la seconde moitié de 2022 et au-delà ».

Cette hausse des taux constitue une première depuis 2011. Et elle ne va pas rester sans conséquences sur l’économie réelle. Notamment sur les emprunts immobiliers en renchérissant leur coût.

A vrai dire ce dernier grimpe déjà depuis le début de l’année en France. Comme l’a déclaré à TF1 Vincent Cudkowicz, directeur général du site Bienprévoir et de Primaliance, « Outre la remontée des taux, le robinet du crédit est grippé en France, notamment à cause de la limite du taux d’usure. S’il est difficile de savoir à quel niveau les taux vont augmenter dans les mois qui viennent, nous savons avec certitude qu’ils ne vont pas rester aussi bas qu’aujourd’hui. Il était toujours possible d’emprunter, en juin 2022, à 1,6% sur 20 ans. Des taux à 2%, ou au-delà, peuvent cependant être envisagés d’ici fin 2022 ».

L’immobilier grippé ?

C’est donc une mauvaise nouvelle pour les emprunteurs (particulièrement primo-accédants) pour qui il est de plus en plus difficile à faire passer un dossier de crédit. En cause, des banques de plus en plus prudentes de moins en moins nombreuses à accepter des dossiers avec 35 % de taux d’endettement et un taux d’usure (plafond auquel l’établissement financier peut prêter) dont le mode de calcul n’est plus vraiment en phase avec la situation actuelle.

La hausse des taux d’intérêt, en décourageant l’achat, pourrait de plus provoquer une contraction du volume des transactions, aboutissant, in fine, à une baisse des prix des biens immobiliers dont la valeur avait encore grimpé en France de + 1,7 % au mois de mars.

Cela est d’autant plus vrai que d’autres hausses sont à prévoir. Les décisions sur le rythme des augmentations seront prises lors de chaque réunion du Conseil de la BCE en fonction des dernières données disponibles.

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