AccueilÉconomieCroissance molle attendue en France

Croissance molle attendue en France

Pas de stagflation en vue, mais pas non plus de quoi triompher. Selon les dernières prévisions de l’Insee, la croissance française devrait rester très modérée. Après un premier trimestre atone où le PIB français était resté stable (à 1 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019, ce dernier ne devrait que de 0.25 % au cours du deuxième trimestre de cette année.

En conférence de presse, Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’institut a tenu à préciser que « la stagflation correspond à une activité qui stagne et une inflation sur une période durable. Notre scénario pour le second trimestre est celui d’une croissance modeste avec une inflation qui reste élevée. Nous n’avons pas de scénario au-delà de la mi-année ».

Croissance et consommation des ménages

La consommation en berne des ménages n’a, certes, pas aidé la croissance. Lors du premier trimestre 2022, celle-ci avait nettement diminué (-1.3 % en volume, mais stable en valeur compte-tenu de l’inflation).

Mais, selon l’Insee, la consommation des ménages pourrait rebondir au cours du deuxième trimestre, certains facteurs baissiers n’ayant plus cours. « Les services d’hébergement-restauration et de transports pourraient par exemple bénéficier d’un effet de rattrapage. La consommation de biens resterait quant à elle stable sur le trimestre, comme le suggère l’exploitation des montants agrégés de transactions par carte bancaire CB au mois d’avril. »

De leur côté, les difficultés d’approvisionnement se renforcent à nouveau ce printemps. Alliées à la hausse concomitante des cours de l’énergie et des matières premières, elles entraînent l’augmentation des prix à la production. Selon l’Insee, les prix agricoles à la production « ont ainsi connu une accélération spectaculaire en mars, à + 27 % sur un an, avec notamment + 69 % pour les céréales, dans le contexte de la guerre en Ukraine ».

Quant aux prix de production industriels, ils ont augmenté de 24 % sur un an. Une augmentation tirée « en grande partie par l’énergie et la cokéfaction-raffinage ; mais même en retirant ces produits, l’augmentation est tout de même de 11 % sur un an. La hausse est un peu plus mesurée pour la construction (+ 5 % sur un an au quatrième trimestre 2021) et les services (+ 3,5 % sur un an, mais + 75 % pour le seul transport maritime et côtier de fret) ».

Les prix continuent de progresser

Bien évidemment, ces mouvements contribuent, au moins en partie, à alimenter la hausse des prix à la consommation (IPC) qui devrait se poursuivre dans les prochains mois. Comme le précise l’Insee, « à l’horizon de la mi-année, le glissement annuel de l’indice des prix à la consommation continuerait d’augmenter. Il s’élèverait à + 5,2 % sur un an en mai (après + 4,8 % en avril selon l’estimation provisoire), puis + 5,4 % en juin ».

L’IPC aurait même pu, selon l’Insee, s’envoler à 7 % si les mesures de bouclier tarifaire concernant le gaz et l’électricité conjuguées à la remise à la pompe sur les prix de l’essence n’avaient pas été mises en place, menaçant encore un peu plus la croissance.

Enfin l’Insee note que le contexte géopolitique en Europe, la politique zéro Covid en Chine qui paralyse l’économie du pays et le durcissement des politiques monétaires présentes (Etats-Unis) ou attendues (Europe avec une possible remontée des taux directeurs), rendent toute prévision de croissance particulièrement difficile.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici