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La guerre en Ukraine ne fait pas plier la BCE, la lutte contre l’inflation reste sa priorité

On l’attendait beaucoup plus attentiste. Au final, il n’en a rien été. La Banque centrale européenne (BCE) a confirmé et même accéléré ce jeudi le resserrement de sa politique monétaire. Sa priorité actuelle va donc bien à la lutte contre l’inflation malgré la guerre en Ukraine et les risques que celle-ci fait peser sur la croissance dans la zone euro.

La BCE normalise sa politique

C’est donc acté. Pour la BCE, la guerre en Ukraine ne doit pas freiner les mesures à prendre contre l’inflation. L’institution européenne a donc annoncé la réduction progressive du montant de ses achats dans le cadre de l’APP (programme d’achats d’actifs classique).
Ces derniers passeront de 40 milliards d’euros en avril à 60 milliards en mais puis 20 milliards en juin. Mais ce n’est pas tout. La BCE a également acté la fin du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) qui s’éteindra à la fin du mois.

En revanche, la BCE a, pour l’instant choisi de maintenir inchangés ses taux directeurs. Pour le moment, le taux de dépôt reste donc fixé à -0,5% et à zéro pour le taux de refinancement. « Tout ajustement des taux d’intérêt directeurs de la BCE surviendra quelque temps après la fin des achats nets du Conseil des gouverneurs dans le cadre de l’APP et sera progressif » a indiqué la BCE en restant toutefois vague sur l’horizon temporel visé.

Les marchés chutent encore

Déjà fortement déboussolés par la guerre en Ukraine, les marchés boursiers ont négativement réagi à ces annonces qui signifient concrètement la fin de la politique de soutien à l’économie de la zone euro instaurée par la BCE à la suite de la crise du Covid-19. Jeudi soir (10 mars) Paris (-2,83%), Francfort (-2,93%), Milan (-4,20%) finissaient en forte baisse, tandis que Londres clôturait sa journée à -1,54%. Et les prévisions économiques délivrées par la BCE n’ont rien fait pour calmer leur inquiétude.

Selon la Banque centrale européenne, il ne faut plus s’attendre à une accalmie à court-terme sur le front de l’inflation qui pourrait ne pas se stabilisait à 2% avant 2024. Elle devrait atteindre 5,1% en 2022 (contre 3,2%), 2,1% en 2023 (révisé de 1,8%) et 1,9% en 2024 (contre 1,8% estimé en février). Et du côté de la croissance du PIB en zone euro, ce n’est guère plus réjouissant. La BCE a également été révisée à la baisse à 3,7% cette année (contre 4,2% estimé en février), 2,8% en 2023 (contre 2,9%) et 1,6% (conforme aux prévisions) en 2024.

Guerre en Ukraine, un « risque majeur » pour l’économie

Bien sûr, la guerre en Ukraine est ses conséquences ont joué un rôle dans l’établissement de ces nouvelles prévisions. D’ailleurs a prévenu Christine Lagarde qui préside la BCE, celle-ci « augmente considérablement » les risques pour l’économie.

Devant tant d’incertitudes et des marchés devenus erratiques, on ne saurait terminer ces lignes sans recommander aux investisseurs une extrême prudence.

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