A quelle sauce l’inflation va-t-elle nous manger en 2023 ? D’ailleurs va-t-elle réellement nous manger ? Il semble bien que oui. Alors qu’une nouvelle année vient de s’ouvrir, la hausse des prix va, incontestablement, rester un sujet de préoccupation.
Une inflation à 6 % en 2023
La fin de 2022 a montré des signes de ralentissement concernant l’inflation. Au total elle s’est élevée à 5,2 % en moyenne l’année passée selon les tous derniers chiffres publiés par l’Insee (5,9 % sur décembre). Pour cette année, les prévisions ne sont guère réjouissantes.
La Banque de France ne dit pas autre chose. L’institution monétaire prévoit une inflation à 6 % pour 2023, avec un pic attendu au début de cette année. Un retour à la normalité ne serait envisageable qu’à partir de 2024 avec un indice des prix à 2,5 %, pour un atterrissage à 2,1 % en 2025.
Pour François de Villeroy de Galhau qui gouverne la BDF, la cause est entendue. « Le niveau de l’inflation reste beaucoup trop élevé », a martelé ce dernier devant la commission des finances du Senat. Et preuve que le sujet reste dans toutes les têtes, la Banque Centrale Européenne (BCE) fait, elle aussi, passer des messages de manière régulière.
On le sait. L’année dernière aura été celle du resserrement des politiques monétaires, avec plusieurs remontées des taux. L’institution européenne a ainsi fait passer ses taux de 0% au printemps dernier à 2-2,5 % aujourd’hui.
La BCE va encore augmenter ses taux
Et ce n’est pas fini si l’on en croit les déclarations de Martin Kazaks, le gouverneur de la Banque centrale de Lettonie. Selon ce dernier, afin de combattre l’inflation, la BCE ne devrait pas ralentir la cadence et procéder à de nouvelles augmentations conséquentes des taux lors de ses deux prochaines réunions de politique monétaire qui auront lieu en février et mars.
En conséquence, si ces paroles se traduisaient dans la réalité, les taux pourraient s’établir autour de 3,4 % au cours des prochains mois. C’est que vue de la BCE, la bataille contre l’inflation doit être menée sur l’ensemble du front européen. L’inflation en zone euro s’est fixée à +10 % sur un an en novembre.
Croissance rachitique
Bien entendu, les mécanismes économiques étant ce qu’ils sont, une telle politique risque de jouer contre la croissance. En ce qui concerne l’Hexagone, la Banque de France table sur une croissance à 0,3 % en 2023, bien en dessous de la prévision du gouvernement à 1 % et du résultat affiché par le PIB français en 2022 (2,6 %). Quant au PIB européen, il devrait s’afficher à 0,5 % en 2023, puis 1,9 % en 2024 et 1,8 % en 2025 selon les prévisions de la BCE.
En d’autres mots, la crise est bel et bien installée. L’horizon économique reste tout ce qu’il y a de plus opaque et la sortie du tunnel ne semble pas pour tout de suite. Ni pour la France, ni pour l’Europe, ni pour le monde. Selon le FMI, la croissance mondiale devrait être de 2,7 % en 2023, la plus basse depuis 2001 (hors crise financière mondiale et pic du Covid-19).
