Selon les prévisions de la Banque de France (BDF), la conjoncture économique française continue de reprendre des couleurs. Le PIB avait retrouvé son niveau d’avant crise au cours du troisième trimestre 2021. Selon la BDF, il l’a dépassé de ¾ de point et devrait se porter à +0,6 % au quatrième trimestre (par rapport au trimestre précédent). Cela devrait amener la croissance française à une moyenne annuelle de 6.7 % sur l’année 2021.
Conjoncture économique et industrie
L’activité s’est améliorée dans presque tous les secteurs industriels en décembre, et ce malgré la vague Omicron.
Dans l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production s’établit à 80 % en décembre 2021, après 79 % en novembre, soit un niveau supérieur à celui d’avant crise (78 % en février 2020). Ce taux progresse légèrement dans tous les secteurs et, pour le deuxième mois consécutif, plus nettement dans l’industrie automobile (où il reste toutefois encore relativement bas, à 69 % après 64 %).
Par contre, les nouvelles sont moins bonnes pour le secteur de l’aéronautique et autres transports présente encore un taux très dégradé (– 7 points par rapport à sa moyenne historique), note la BDF.
Pour le mois de janvier 2022, la BDF prévoit une progression sensible de l’activité dans l’industrie chimique, la fabrication des équipements électriques et l’agro‑alimentaire. A l’inverse, l’activité dans le secteur automobile, en progression en décembre, baisserait fortement en janvier, comme celle des produits informatiques, électroniques et optiques. La faute à des perspectives toujours négatives la disponibilité des composants.
Zoom sur les services
Côté services, la conjoncture économique propose un portrait contrasté. En décembre, l’activité des services marchands a de nouveau progressé, de manière assez forte pour ce qui concerne ceux tournés vers les besoins des entreprises : intérim, conseil en gestion, publicité… En revanche, Après le redressement enregistré dans l’hébergement et la restauration les mois antérieurs, la progression dans ces deux secteurs a connu une phase de ralentissement.
Pour janvier 2022, la BDF estime que l’activité s’inscrirait au global en léger repli, mais avec une forte hétérogénéité entre secteurs : alors que le travail temporaire et la plupart des services aux entreprises sont bien orientés, l’hébergement et la restauration, ainsi que le secteur de l’événementiel, enregistreraient une forte détérioration en lien avec le contexte sanitaire.
Ainsi, selon les chefs d’entreprise, « l’activité se situerait à 64 % de son niveau d’avant crise dans l’hébergement (à comparer à 80 % en moyenne sur le quatrième trimestre 2021) et à 75 % dans la restauration (à comparer à 85 % en moyenne sur le quatrième trimestre 2021) ».
Des difficultés de recrutement qui persistent
Sujet de préoccupation des chefs d’entreprise, les difficultés de recrutement sont toujours aussi importantes et concernent un peu plus de la moitié des entreprises (52 %, après 51% en novembre). C’est un problème qui semble bel et bien structurel et qui pourrait poser de réels problèmes aux entreprises françaises, finissant par grever leurs résultats, en raison du décrochage que l’on pourrait observer face à d’autres économies mieux armées en la matière.
La conjoncture économique française en pâtira-t-elle dans quelques années ? C’est une crainte que François Villeroy de Galhau a exprimé au micro de LCI (12/01). Ce dernier souligne que « dans 2, 3 ans (…),notre croissance, elle risque de ralentir, et de revenir vers un niveau trop faible entre 1 et 1,5 % par an. Donc il y a un certain nombre de réformes qu’il faut faire pour la croissance, et cela aidera pour la dette ». .
Et ce dernier de poursuivre, « Je pense notamment à tout ce qu’on peut faire autour du développement de l’offre de travail, de l’offre de compétences, la formation professionnelle, l’apprentissage, l’éducation, l’école. Nous ne pouvons pas être le pays (…) qui garde des difficultés de recrutement des entreprises d’un côté, et puis, 7 à 8 % de chômeurs, dont des centaines de milliers de jeunes. Cela, c’est un paradoxe économiquement et socialement inacceptable ».
Vers un recul du taux d’inflation ?
Enfin côté inflation, la BDF se fixe comme objectif un retour autour de 2 % dans la durée, taux jugé désirable pour la conjoncture économique. Le gouverneur de l’institution indique d’ailleurs « que nous, la Banque centrale européenne, la Banque de France, nous ferons ce qu’il faut pour que l’inflation revienne autour de 2 % ».