L’inflation a augmenté de 2,8% sur un an en décembre 2021, selon les premières estimations publiées par l’Insee. Cela fait plus de 10 ans que la France n’avait pas enregistré une telle hausse des prix. Ce niveau est comparable aux chiffres de novembre, ce qui laisse à penser que l’on s’oriente vers une certaine stabilité.
Sur cette même période, l’inflation calculée à partir de l’indice des prix harmonisé (IPCH), qui permet de comparer les niveaux de prix au niveau européen, est nettement plus élevée. Il s’est affiché en décembre à 3,4 %.
Inflation en hausse : un phénomène mondial
Partout dans le monde, en Europe ou aux Etats-Unis, les consommateurs subissent une valse des étiquettes depuis plusieurs mois. Dans la zone euro, l’inflation a atteint 5 % en décembre sur un an, son plus haut niveau depuis 25 ans. L’envolée des prix s’explique en grande partie par la hausse exceptionnelle des tarifs de l’énergie. Ils qui ont bondi de 26 % en 2021.
Ces chiffres sont largement au-dessus de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d’une inflation à 2 % dans la zone euro. Mais, pour l’institution monétaire, cette inflation est transitoire. Mais ce « transitoire » devrait durer. Désormais, un retour sous l’objectif des 2 % d’inflation n’est prévu que pour 2023.
La situation est encore plus tendue aux Etats-Unis, où les prix à la consommation ont augmenté de 6,8 % en novembre, un rythme inédit depuis juin 1982. Le mois précédent, il s’affichait à 6,2%.
Cette hausse des prix, c’est le cauchemar des consommateurs, des banquiers centraux et aussi des épargnants. Car avec une inflation en hausse, c’est le rendement de tous les placements qui se retrouve impacté.
Inquiétudes pour le pouvoir d’achat
La hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation marquent fortement le quotidien des Français. Dans l’alimentation, l’Insee annonce une hausse en décembre sur un an de +1,4%. Mais pour certaines catégories, c’est beaucoup plus. Ainsi, les produits frais auraient augmenté de 3,3%. L’énergie a vu ses prix grimper de 18,6%. Et encore, pour ce dernier poste, c’est un mieux. En novembre, la hausse était de 21,6% en variation annuelle.
Devant ces avalanches de chiffres, les Français ont de plus en plus inquiets et craignent de devoir encore se serrer la ceinture. La question que tout le monde a en tête reste celle du pouvoir d’achat. Comment va-t-il évoluer en 2022 ?
D’après les dernières prévisions de l’Insee, après avoir accéléré l’an passé, le pouvoir d’achat par ménage devrait reculer de 0,5 % au premier semestre 2022. Mais cette baisse n’augure en aucune façon son orientation pour l’ensemble de l’année, précise l’institut de statistiques.
De son côté, la Banque de France a estimé, dans ses prévisions sur trois ans, que le pouvoir d’achat continuera de progresser cette année (+ 0,6 % prévu), mais moins vite qu’en 2021 (+1,7 %). Les divergences entre les deux instituts s’expliquent par les différences en matière de comptabilisation des données.
Difficile pour les Français de se retrouver dans ces discussions d’experts. Face aux tensions inflationnistes, l’inquiétude, elle, est là.
Depuis le début de la crise, ils n’ont eu de cesse que de gonfler leur épargne, en attendant des jours meilleurs. Mais avec une inflation persistante, certains se demandent si leurs économies ne sont pas en danger.
Epargne – placements : les conséquences de l’inflation
Aujourd’hui, pour les épargnants, l’ennemi c’est l’inflation. Pour l’épargnant qui place l’essentiel de ses économies sur des placements à taux fixe (Livret A, épargne logement, assurance vie en euros), c’est clairement une mauvaise nouvelle.
Compte tenu du rendement très faible de ces produits compris entre 0,5 et 1,5% (sauf pour les vieux PEL mieux rémunérés), leurs titulaires vont perdre en pouvoir d’achat cette année. Cela signifie qu’à montant égal, vous pourrez acheter moins de choses avec l’argent accumulé sur votre compte épargne comparé à l’an passé.
Certes, le gouvernement devrait prochainement annoncer une hausse de ses livrets réglementés comme le livret A. Ce dernier, comme le livret de développement durable, devrait voir son taux augmenter à 0,8% au 1er février prochain.
En dépit d’une rémunération qui reste faible, ces produits devraient continuer d’avoir la faveur des épargnants. Épargne de précaution par excellence, leur disponibilité rassure. Trouver des placements plus avantageux demeure certes possible. Mais l’inconnue que représente l’inflation fait craindre pour les rendements de tous les types de produits.
Les seuls placements permettant d’espérer de forts rendements sont aussi les plus risqués. Les Français oseront-ils franchir le pas et passer à des placements plus audacieux ? Pas si sûr. Quoi qu’il en soit, ils devront faire preuve d’ingéniosité pour tirer leur épingle du jeu.