Une reprise économique qui se poursuit, mais une dynamique économique qui s’essouffle. Tel est le portrait des perspectives de croissance de l’économie mondiale dressée par l’OCDE dans son dernier rapport. Le PIB global devrait augmenter de 5.7 % en 2021 (-0.1 point de pourcentage par rapport aux prévisions parues en mai et de 4.5 % en 2022 (+0.1 point). Dans les économies avancées, les perspectives de croissance seront dopées par un fort rebond en Europe, la probabilité d’un surcroît de soutien budgétaire aux États-Unis l’année prochaine et la diminution de l’épargne des ménages.
Une croissance en dents de scie
De fait, le PIB mondial est aujourd’hui supérieur à ce qu’il était avant la pandémie, mais à la mi-2021, la production était encore inférieure de 3,5 % au niveau attendu avant l’arrivée du COVID-19. Cela représente une perte de revenu réel de plus de 4 500 milliards de dollars, soit à peu près l’équivalent d’un an de croissance de la production mondiale en temps normal.
Toutefois, selon l’OCDE, « les indicateurs d’activité récents font également apparaître des signes de ralentissement de la dynamique de croissance. Les ventes au détail ont légèrement fléchi en juillet, et les ventes mondiales de véhicules automobiles ont fortement diminué. La croissance de la production industrielle ainsi que celle des échanges mondiaux de marchandises se sont également modérées, des pénuries dans des secteurs clés tels que les semi-conducteurs et le transport maritime, et un allongement des délais de livraison ayant entravé la production dans certaines branches d’activité, notamment dans la construction automobile. »
Questions autour de l’inflation
De son côté, l’inflation a augmenté fortement aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et dans certaines économies de marché émergentes, mais elle reste relativement modérée dans de nombreuses autres économies avancées, en particulier en Europe et en Asie. « La hausse des prix à la consommation dans les pays du G20 devrait revenir de 4,5 % à la fin de 2011 à environ 3,5 % à la fin de 2022, soit un niveau tout de même supérieur aux taux observés avant la pandémie. Les tensions du côté de l’offre devraient s’atténuer progressivement, la progression des salaires demeure modérée et les anticipations d’inflation restent bien ancrées, mais les risques à court terme sont ceux d’une révision à la hausse de ces projections. »
Pour l’institution, « l’inflation n’évoluerait durablement à la hausse, depuis les faibles taux observés avant la pandémie, que si la croissance des salaires s’intensifiait de façon substantielle, ou si les anticipations d’inflation dérivaient à la hausse. Les tensions globales sur les salaires restent modérées, mais on observe des augmentations salariales significatives dans certaines des activités nécessitant une présence physique qui ont redémarré aux États-Unis, notamment les loisirs et l’hébergement. Des signes de pénuries de main-d’œuvre sont également apparus dans des indicateurs d’enquêtes en Amérique du Nord et en Europe, concernant notamment les petites entreprises et les secteurs dépendants d’une main-d’œuvre saisonnière ou frontalière, suggérant des risques à la hausse si l’offre de main-d’œuvre ne rebondit pas suffisamment. »
Une reprise économique inégale selon les régions du monde
Au total, pour l’OCDE, la reprise économique mondiale devrait se poursuivre tout en restant inégale. Les campagnes de vaccination progressent à des rythmes différents dans le monde tandis que le maintien de certaines restrictions ciblées concernant les déplacements transfrontaliers demeure nécessaire. Dans le même temps, le variant Delta a imposé la mise en œuvre de nouvelles mesures nationales d’endiguement dans de nombreux pays affichant un taux de vaccination relativement bas, ce qui va peser sur les perspectives d’une reprise complète dans tous les pays.
Enfin, au sujet de la Chine, Laurence Boone, économiste en chef de l’OCDE a indiqué que le pays possédait les ressources pour amortir le choc lié à la possible faillite d’Evergrande, le plus gros promoteur immobilier chinois.