L’économie française devrait se rétablir en 2021. C’est ce qui ressort des prévisions économiques délivrées par la Commission européenne. Durement touchée en 2020, la France devrait afficher l’une des plus fortes progressions en Europe cette année.
« Un hiver difficile, mais la lumière au bout du tunnel ». C’est avec ces mots que la Commission européenne a résumé ses prévisions de croissance 2021/2022 pour la zone euro. Mais elle reste très prudente, l’Europe étant encore confrontée à la pandémie de coronavirus.
L’économie française fera mieux que ses voisins en 2021
La France, qui comptait parmi les pays les plus touchés en termes de croissance (-8,3% en 2020), devrait voir son économie rebondir plus fortement que celle de tous ses voisins. son PIB devrait croître de 5,5% cette année, puis 4,4% l’année prochaine. Seul l’Espagne fera mieux avec une croissance attendue à 5,6% en 2021 (-11% en 2020). A titre de comparaison, le PIB allemand (-5% en 2020) est attendu en progression de 3,2% en 2021 et 3,1% en 2022. L’Italie (-8,8% en 2020) et l’Espagne (-11%) devraient quant à eux enregistrer une reprise respective de 3,4% et de 5,6% cette année, puis +3,5% et +5,3% l’année prochaine.
La Commission européenne s’attend à ce que le niveau des restrictions liées à la pandémie reste élevé sur la première moitié de 2021, en particulier au cours du premier trimestre. Cela devrait peser sur les services à la consommation. La croissance devrait être négative sur cette période (-1,3 %) mais devrait reprendre au second trimestre, les principales mesures de soutien (en particulier le fonds de solidarité et les exonérations des cotisations de sécurité sociales) devant rester opérationnelles au cours du premier trimestre 2021.
Ces mesures devraient contribuer à atténuer les effets de la baisse de l’activité sur l’emploi. Au cours du troisième trimestre, l’activité devrait fortement rebondir, car les restrictions les plus strictes devraient alors être levées. C’est aussi à ce moment que l’on verra plus concrètement les effets du plan de relance.
La consommation privée devrait être le principal moteur du rebond, mais les exportations nettes contribueront également à la croissance du PIB.
Paolo Gentiloni, commissaire à l’économie, a déclaré :«Les Européens traversent une période difficile. Nous restons sous l’emprise de la pandémie, ses conséquences sociales et économiques ne sont que trop manifestes. Cependant, la lumière apparaît enfin au bout du tunnel. Avec l’augmentation progressive du nombre de personnes vaccinées au cours des prochains mois, un assouplissement des mesures de confinement devrait permettre de renforcer le rebond économique au printemps et en été.»
L’inflation devrait rester modérée
Concernant les 19 pays de la zone euro, la Commission table sur une croissance économique de 3,8% en 2021 (contre 4,2% anticipé jusqu’ici), après la chute historique de -6,8% en 2020. En 2022, la croissance du Produit intérieur brut atteindrait de nouveau 3,8%, soit une nette amélioration par rapport aux 3% pronostiqués en novembre.
Ces prévisions sont globalement plus pessimistes que celles délivrées à l’automne dernier. Bruxelles justifie l’assombrissement conjoncturel des dernières semaines par le renforcement nécessaire des mesures de confinement dans de nombreux États membres pour freiner la circulation de variants très contagieux du coronavirus.
Selon ces mêmes prévisions, l’inflation dans la zone euro devrait augmenter, passant de 0,3 % en 2020 à 1,4 % en 2021, avant de fléchir légèrement à 1,3 % en 2022. Les prévisions d’inflation pour la zone euro et pour l’UE en 2021 ont été légèrement revues à la hausse par rapport à celles délivrées cet automne, mais l’inflation devrait rester globalement modérée, la pression de la demande globale sur les prix continuant d’être atténuée par le retard dans la reprise.
En 2021, l’inflation sera temporairement poussée à la hausse par des effets de base positifs liés à l’inflation dans le secteur de l’énergie, aux ajustements fiscaux, notamment en Allemagne, et au fait que la demande contenue se heurte à des contraintes d’approvisionnement qui demeurent. En 2022, avec l’ajustement de l’offre et la diminution des effets de base, l’inflation devrait à nouveau fléchir.
En ce qui concerne la France, la hausse des prix devrait être de 1,1% en 2021, contre 0,5% en 2020. L’inflation devrait atteindre 1,5% en 2022.
Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’économie, a cependant averti que l’évolution de la pandémie pourrait bouleverser ces prévisions, même si les campagnes de vaccinations devraient permettre de lever progressivement les restrictions et relancer les économies. La situation restera incertaine. « Ce que montre clairement nos prévisions est que nos difficultés économiques ne s’arrêteront pas le 31 décembre de cette année », a-t-il ajouté.