L’épargne des ménages toujours au plus haut en France. Comme le note l’Observatoire BPCE, « l’épargne et les dépôts à vue demeurent toujours très élevés et l’épargne-retraite individuelle bénéficie d’une dynamique sans précédent ».
Certes, le rebond économique de l’Hexagone est incontestable avec un taux de croissance attendu à 6,8 % en 2021. Pour autant, le taux d’épargne des ménages « ne se normalise que très lentement. Après deux années exceptionnelles (respectivement 21,4 % en 2020 et 19,3 % en 2021), il devrait se rapprocher de son niveau d’avant crise qu’en 2022, tout en lui restant supérieur à 15,7 %. Cela signifie qu’il ne parait pas envisageable à ce stade que la sur-épargne accumulée durant la crise alimente la croissance par un surcroît de consommation dans les mois à venir ».
Une épargne des ménages de 110.2 milliards d’euros
En conséquence, selon les estimations de l’Observatoire BPCE, l’ensemble des placements financiers constituant l’épargne des ménages pourrait atteindre la somme de 110.2 milliards d’euros contre 141 milliards d’euros en 2020 et 74.4 milliards d’euros en 2019.
Dans cet ensemble, « l’épargne liquide et sécurisée, traduisant un comportement d’épargne de précaution, est restée au sommet. Les dépôts à vue (DAV) et les livrets devraient enregistrer une collecte annuelle proche respectivement de 56 milliards d’euros et de 50 milliards d’euros, mais en net repli par rapport à 2020 ».
Dans ce contexte, « le recul relatif des DAV et des livrets mais aussi l’accélération du recul du PEL s’expliquent en partie par le net redressement de l’assurance-vie, tiré par la collecte exceptionnelle des unités de compte (les UC, dont la part dans les encours est passée de 21 à 27 % depuis mars 2020) et par la moindre décollecte des produits euros ».
Le succès de l’assurance-vie en UC
C’est bien l’assurance-vie en UC qui domine les placements orientés long-terme. Mais l’Observatoire BPCE note également le succès rencontré par les supports d’épargne-retraite. « La création du plan d’épargne-retraite (PER), au-delà du succès d’estime traditionnel qui entoure le lancement d’un nouveau produit financier, semble être de nature à modifier durablement le marché de l’épargne-retraite.»
Alors que l’épargne-retraite individuelle était le parent pauvre de ce marché, « elle a bénéficié depuis deux ans d’une dynamique sans précédent : la collecte sur 2021 devrait atteindre 5 milliards d’euros contre une tendance moyenne d’environ 1,2 milliard d’euros par an sur les supports à adhésion individuelle et 900 000 nouveaux contrats (hors transferts) ont déjà été souscrits à comparer à 2,8 millions de contrats fin 2019, un chiffre en recul depuis trois ans. »
Une hausse de l’épargne portée par les ménages aisés
La perspective d’une sortie lointaine d’une crise Covid, que renforcent d’ailleurs la 5ème vague et l’apparition du variant Omicron, provoque une multiplication des motivations d’épargne des ménages affirme l’Observatoire BPCE. « Hausse des prix, montée de la dette publique qui préoccupe 62 % des Français… mais aussi anticipation des difficultés économiques dans le futur. »
En particulier, la hausse récente du taux d’épargne des ménages est surtout le fait de foyers aisés, « dont la propension à consommer est naturellement plus réduite que la moyenne. Ils sont sensibles à l’effet déstabilisant de taux d’intérêt nominaux et réels toujours extrêmement faibles. Cela semble éventuellement les pousser à maintenir une épargne encore abondante, potentiellement pour des préoccupations visant la retraite, pour compenser l’insuffisance des rendements, surtout si l’inflation plus forte (2,8 % l’an en novembre 2021) commence à éroder leurs encaisses réelles. »