Mauvais temps pour les entreprises françaises. Les faillites ont explosé au cours du troisième trimestre 2022. Les chiffres publiés par le groupe Altares ne laissent pas de place au doute.
D’ailleurs, dans le document qu’il consacre à ce sujet, ce dernier qualifie la situation de « hausse record » et de « taux jamais observé en 25 ans ». C’est un effet un bond de 68,5% par rapport à l’été 2021.
Au total, entre le 1er juillet et le 30 septembre, pratiquement 9 000 entreprises ont fait défaillance. A cette dernière date, sur un an, ce ne sont pas moins de 37 000 sociétés qui ont mis la clé sous la porte, soit 10 000 dossiers supplémentaires sur un an (+34 %).
Faillites : tous les secteurs sont concernés
Les défaillances sont aujourd’hui en hausse dans tous les secteurs. Comme le précise Altares, « elles bondissent de +200 % dans la restauration rapide, de +115 % dans la vente en ligne et de +109 % dans l’habillement. L’industrie accuse une forte hausse des défauts (688 ; +85 %) tirée par l’alimentaire (297 ; +141 %) et plus précisément la boulangerie-pâtisserie (233 ; +128 %). Les salons de coiffure et instituts de beauté connaissent encore une dégradation très forte (+94 %), tandis que l’agriculture résiste (+11 %) ».
Cette succession de faillites touche en particulier les PME et TPE. Déjà fragilisée par la crise Covid, elles subissent aujourd’hui les retombées de la guerre en Ukraine et la détérioration du contexte économique qui en résulte.
Jusqu’à présent, la politique du « quoi qu’il en coûte », notamment par l’intermédiaire des prêts garantis d’Etat (PGE), leur avait permis de faire le dos rond et de passer la tempête de la crise sanitaire.
Elles sont 700 000 entreprises à en avoir souscrit un en 2020. Mais est désormais venu le temps du remboursement. A un bien mauvais moment avec la crise actuelle qui renforce les difficultés rencontrées, notamment en raison des prix de l’énergie qui les étranglent.
Si le climat des affaires (indice calculé par l’INSEE) est resté stable en octobre à 102, il continue toutefois de se dégrader dans de nombreux secteurs.
Le moral des patrons est particulièrement en berne dans ceux de l’hôtellerie-restauration, le transport routier de marchandise et le commerce de détail. Les chefs d’entreprise français anticipent, incontestablement, les difficultés à venir.
Toute l’Europe est touchée
Et dans le reste de l’Europe, ce n’est guère mieux. Ainsi, en Italie, près de 100 000 entreprises présentent désormais un risque de faillites élevé selon les chiffres du cabinet d’études de marché Cerved.
Autre exemple, au Royaume-Uni où plus d’une entreprise britannique sur dix a signalé un risque modéré à grave d’insolvabilité en août 2022. Quant à l’Allemagne, elle est victime, elle aussi, d’une vague de faillites qui a débuté il y a trois mois.
Face à ce tableau, le cabinet de conseil AlixPartners affirme dans une étude que 75 % des professionnels des fusions et acquisitions anticipent une augmentation du nombre de rachats d’entreprises en difficultés dans l’année à venir.
Bien sur les premiers touchés les petits porteurs ne pourront pas supporter les hausses indéfiniment Quoi faire pour protéger son peu économie.