Voilà qui ne va pas améliorer le moral des marchés financiers très inquiets des risques de récession en Europe. Pour le deuxième mois consécutif, l’indice PMI® Flash composite S&P Global pour la zone euro, très scruté par les analystes est en recul au mois d’août à 49,2 contre 49,9 en juillet. Rappelons que l’indice révèle une contraction de l’activité économique chaque fois qu’il tombe sous le seuil des 50.
La zone euro dans la tourmente
Les craintes de récession en Europe sont donc ravivées. L’activité globale s’est de nouveau repliée sous l’effet d’une baisse de la production dans le secteur manufacturier, l’activité des fabricants ayant reculé pour un troisième mois consécutif, et ce à un rythme soutenu. Si l’activité a continué d’augmenter dans le secteur des services, l’expansion a toutefois ralenti pour un quatrième mois consécutif, son taux ayant affiché un niveau marginal, le plus faible depuis le retour de la croissance dans le secteur en avril 2021.
La baisse de l’activité est particulièrement vive en Allemagne où les possibilités de récession ne font qu’augmenter. Outre-Rhin, la nouvelle baisse soutenue des niveaux de production et l’accélération de la contraction de l’activité dans le secteur des services se sont traduites par le plus fort recul de l’activité globale depuis juin 2020.
Comme le précise Andre Harker, Economics Director à S&P Global Market Intelligence, «l’activité est désormais en recul dans un grand nombre de secteurs, allant de la fabrication de matériaux de base et d’automobiles jusqu’aux secteurs du tourisme ou de l’immobilier, tendance montrant une généralisation de la faiblesse économique. Le reste de l’année 2022 s’annonce ainsi difficile pour les entreprises de la zone euro. »
Récession : La France menacée ?
Alors que l’Hexagone avait jusqu’alors résisté, l’économie française va-t-elle, elle aussi, prise dans une spirale la conduisant à la récession ? Pour la première fois depuis 18 mois, l’activité globale s’est repliée, tirée vers le bas par une forte réduction de la production du secteur manufacturier et par un ralentissement de la croissance dans le secteur des services. Du coup, l’indice Flash composite de l’activité globale en France s’est replié à 49,8 en août (51,7 en juillet), un plus bas de 18 mois.
Après une stagnation en juillet, le volume global des nouvelles affaires en France a diminué pour la première fois depuis février 2021 dans le secteur privé français. Si les entreprises interrogées ont signalé une baisse de la demande dans les deux secteurs étudiés, c’est toutefois dans l’industrie manufacturière que celle-ci a été la plus marquée. Les répondants à l’enquête imputent cette baisse des ventes à la frilosité des clients, à l’inflation et à une conjoncture défavorable sur les marchés.
Qu’en sera-t-il pour la suite. La récession est-elle au bout du chemin ? Joe Hayes, Senior Economist à S&P Global Market Intelligence, ne se montre guère optimiste. « Si les tensions sur les prix semblent avoir plafonné, le haut niveau de l’inflation, synonyme d’une forte érosion du pouvoir d’achat des consommateurs comme des entreprises, s’est maintenu, dissuadant de plus en plus les clients de passer commande. Ce recul simultané de la demande dans le secteur manufacturier et dans celui des services pourrait dès lors signifier de nouveaux replis de l’indice PMI français dans les mois à venir. »