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France : la croissance du secteur privé au plus haut

Le secteur privé français est en grande forme. Il a même enregistré sa plus forte croissance depuis janvier 2018. L’indice Flash PMI S&P de l’activité globale dans l’Hexagone s’est porté à 57,5 en avril (contre 56,3 en mars). C’est son plus haut en l’espace de 51 mois.

Une croissance tirée par les services

Cette expansion est le résultat d’un environnement plus favorable à la demande, plus particulièrement dans le secteur des services où les entreprises ont continué de bénéficier de l’assouplissement des restrictions sanitaires. Dans le secteur manufacturier, les pénuries de matières premières et composants ainsi que la guerre en Ukraine ont toutefois limité la hausse de la production.

Le volume global des nouvelles affaires a progressé pour un quatorzième mois consécutif en avril, tendance ayant résulté d’un raffermissement de la demande et d’un élargissement des portefeuilles clients, ainsi, selon certains répondants, que de commandes anticipées visant à se prémunir contre de nouvelles hausses de prix. La croissance du volume global des nouvelles affaires a par ailleurs affiché un rythme élevé, le plus haut depuis juin 2021.

En revanche, le volume des nouvelles affaires à l’export a reculé pour un deuxième mois consécutif en avril, tendance reflétant une baisse de la demande de biens manufacturés que les fabricants expliquent principalement par la guerre en Ukraine et la hausse des prix.

Une inflation galopante

Parallèlement, les pressions sur les coûts sont restées très fortes dans le secteur privé français en avril. Les prix payés par les entreprises ont en effet affiché leur plus fort taux d’inflation depuis le début de l’enquête, surpassé uniquement par celui enregistré le mois précédent. Selon les répondants, l’augmentation du coût de l’énergie et du carburant a exacerbé la hausse des cours de nombreuses matières premières telles que les métaux, les produits dérivés du bois et les produits chimiques.

L’augmentation des coûts a conduit les entreprises à relever leurs tarifs en avril. Le taux d’inflation des prix facturés s’est ainsi redressé pour afficher un sommet historique pour un deuxième mois consécutif, les entreprises cherchant à protéger leurs marges en répercutant la hausse de leurs coûts sur les clients.

« La bonne tenue de l’économie française en avril peut paraître surprenante au vu de l’inflation galopante, de l’escalade des tensions géopolitiques et des difficultés d’approvisionnement, estime Joe Hayes, Senior Economist à S&P Global. La plus forte croissance de l’activité depuis quatre ans enregistrée au cours du mois dans le secteur privé français suggère le maintien d’un fort effet de rattrapage lié à la reprise post Covid-19 en ce début de quatrième trimestre, les répondants à l’enquête attribuant, de fait, la hausse de leurs nouvelles commandes au phénomène de rebond post-pandémie. »

Les entreprises optimistes pour la suite

Les entreprises du secteur privé français se sont de nouveau déclarées optimistes quant à une hausse de leur activité au cours des douze prochains mois en avril, nombre d’entre elles fondant leurs perspectives de croissance sur la reprise post-pandémie de l’économie mondiale.

Si le degré de confiance s’est redressé par rapport au creux observé en mars, il affiche toutefois un niveau inférieur à la moyenne enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021, la montée des tensions inflationnistes et la guerre en Ukraine continuant de peser sur le moral des entreprises.

Le casse-tête de la BCE

Reste que la France, qui fait figure de très bon élève européen, pourrait ce voir rattraper par les difficultés économiques à l’échelle du continent. Morgan Stanley vient ainsi d’abaisser ses prévisions de croissance en zone euro pour 2022 et 2023. L’institution financière vient ainsi de ramener son objectif de PIB à 2,7 % contre 3 % précédemment et réduit d’un point de pourcentage sa prévision pour 2023 à 1,3 %.

Pour la BCE, le dilemme reste donc entier. Augmenter les taux pour lutter contre l’inflation galopante avec le risque de mettre à mal une croissance qui semble déjà avoir du plomb dans l’aile.

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