« L’inflation ? Même pas peur ». C’est en substance le message que semblent avoir voulu transmettre les marchés financiers. A Paris, la Bourse a fini quasi stable le 13 juillet (-0,01 %), le CAC 40 enregistrant un très léger recul de 0.78 point à 6 5558,47 points pour un volume d’échange de 2,87 milliards d’euros.
De leur côté, les indices ont relativement bien résisté à Wall Street. Le DJIA a certes reculé de 0,24 % à 34.912 pts, mais le S&P 500 se stabilisait à 4.383 pts (-0,03%) et le Nasdaq a progressé de 0,25 %, à 14.768 pts.
C’est dire si les craintes d’une reprise de l’inflation ne semblent pour le moment ne pas trop perturber les places boursières. Le sujet est pourtant préoccupant. Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation a progressé de 0,9 % en juin et de 5.48 % sur un an. C’est sa plus forte hausse depuis août 2008.
La Commission européenne optimiste
Et en Europe ? Certes, la Commission européenne a relevé ses prévisions. L’inflation devrait atteindre dans la zone euro 1,9 %, avant de revenir à 1.4 % en 2022. Certes, note la Commission, « l’inflation pourrait se révéler supérieure aux prévisions si les contraintes pesant sur l’offre sont plus persistantes et si les pressions sur les prix sont répercutées plus fortement sur les prix à la consommation ».
Pour autant, elle n’a pas hésité à faire preuve d’optimisme et escompte pour cette année une croissance de 4,8 % du PIB dans la zone euro contre 4,3 % prévu en mai. La croissance attendue du PIB est désormais de 6 % en France, de 5 % en Italie et de 3,6 % en Allemagne, selon les prévisions de la Commission européenne.
Une inflation transitoire ou structurelle ?
Alors, faut-il oui non se montrer inquiet d’un contexte de nouveau inflationniste ? La crainte: qu’une hausse des taux d’intérêt pour contrer l’inflation fragilise finalement la reprise économique déjà impactée par les variants du coronavirus.
C’est pourquoi, il est important de savoir si les mouvements de hausse des prix auxquels on assiste aujourd’hui, particulièrement aux Etats-Unis, sont dus à des causes ponctuelles ou, au contraire, sont le témoignage d’une tendance qui va s’installer dans la durée.
De manière générale, il existe deux grandes causes à l’inflation :
• La demande des consommateurs augmente
ou
• Les contrats d’approvisionnement se traduisent par une hausse des prix
Or, les deux raisons sont aujourd’hui à l’œuvre de manière simultanée. Par conséquent, la situation n’en est que plus délicate à analyser. Pour le moment, les responsables de la Fed restent convaincus que la vague d’inflation actuelle est « transitoire ». Un certain optimisme est donc de rigueur, même s’il ne fait pas de doute que la situation va continuer à être suivie avec attention.
Protéger son épargne dans un contexte inflationniste
Mais si cet optimisme relatif devait être démenti par les faits, comment protéger son épargne des méfaits de l’inflation ?
Avant toute chose, il est impératif d’éviter les placements dont les rendements sont inférieurs au taux d’inflation. Le Livret A, le LEP ou les livrets jeunes avec des taux d’intérêt allant de 0,5 à 1 % sont donc à oublier, le taux d’inflation se situant actuellement autour de 2 %. De même pour les fonds euros de l’assurance vie dont la plupart affiche un rendement de 1,3 % ou bien encore les obligations à taux fixes dont le taux est inférieur à l’inflation.
L’or reste LA valeur refuge
Au contraire, l’or, valeur refuge par excellence, dont le cours tend à s’apprécier plus rapidement que l’augmentation des prix, est à privilégier. Tout comme l’immobilier, dont les prix ont tendance à augmenter en période d’inflation.
Enfin, certains secteurs résistent mieux que d’autres à de telles circonstances. Ainsi, investir dans des actions des sociétés du luxe peut présenter de réels avantages quand l’inflation menace.