Oubliées les années fastes 2020-2021. La crise a fini par rattraper le secteur de la tech. Et l’atterrissage est rude. Les plans de licenciement sont massifs.
En 2022, les entreprises tech ont procédé à pas moins de 190 000 licenciements, dont 80% aux Etats-Unis. D’Amazon à Meta, en passant par Twitter et Microsoft, tous les grands noms sont concernés. Et 2023 ne s’annonce pas mieux. La preuve avec Google qui vient d’annoncer la suppression de 12 000 emplois.
Le secteur de la tech en plein tourment
Mais qu’arrive-t-il au secteur de la tech ? Il y a deux ans, celui-ci a largement profité de la crise du coronavirus, moment où de très nombreuses entreprises, contraintes par les événements et les confinements successifs, ont entamé ou accéléré leur transition numérique.
Dans le même temps, enfermés chez eux, les particuliers n’ont eu d’autres choix que de procéder à leurs achats via Internet.
Avec la croissance de leur activité, les géants du secteur ont alors embauché en masse et parfois de manière vertigineuse : 37 000 nouveaux postes chez Microsoft, 27 000 chez Meta, et plus de 800 000 nouveaux emplois chez Amazon, mastodonte de la distribution en ligne, entre 2020 et 2021.
Mais deux ans après, le paysage n’est plus du tout le même. Pour le monde de la tech, l’alerte est sonnée dès le début de l’année 2022.
Les bilans du premier trimestre font pâle figure comparés aux deux années précédentes. Si les entreprises du secteur ont largement profité des disruptions dans l’économie provoquées par le Covid-19, ce n’est plus le cas avec le conflit ukrainien et ses conséquences.
2022 : une annus horribilis sur les marchés boursiers
L’inflation, les difficultés d’approvisionnement, le renchérissement du dollar ont eu raison d’une époque dorée. Les clients (particuliers et entreprises) se font plus précautionneux. La croissance mondiale patine et avec celle des entreprises de la tech.
Exemple avec les sociétés actives dans le domaine de la publicité numérique. Ces dernières ont particulièrement désenchanté, frappées de plein fouet par la réduction des dépenses dans le domaine.
Conséquences de toutes ces turbulences, les entreprises du secteur de la tech ont également connu une année 2022 agitée sur les marchés boursiers. Le Nasdaq a, ainsi, chuté de 31 %. Les cours des actions Meta et Tesla ont perdu jusqu’à plus de 65 %. Une chute qui n’a pas épargné Apple à –25 %.
Du mieux en 2023 ?
Pour le secteur de la tech, qu’en sera-t-il pour 2023 ? De nombreux analystes prévoient une amélioration de ses performances boursières. Parmi les raisons invoquées, figure le fait qu’elles ont décidé de prendre le taureau par les cornes.
Face au ralentissement économique, les voilà qui coupent dans les dépenses (comme en témoignent les licenciements massifs) pour conserver leurs marges et présenter aux actionnaires de bons résultats financiers. De quoi attirer à nouveau les investisseurs vers le secteur.
Cet état de fait va peut-être provoquer un changement de modèle. Désormais, les investisseurs veulent des résultats tangibles dans un contexte économique compliqué qui pousse à réfléchir à deux fois avant de placer son argent.
Or, jusqu’à présent, le secteur de la tech était porté par la philosophie suivante : « D’abord la croissance de l’entreprise, les résultats financiers c’est pour plus tard ». Aujourd’hui, pas sûr que les investisseurs s’y retrouvent encore.
Pour les investisseurs, la prudence continue de s’imposer
Comme d’habitude, en matière de prévisions, il s’agit d’abord de faire preuve de prudence. Et cela est d’autant plus vrai dans le contexte économique que nous traversons actuellement.
Ajoutez un conflit ukrainien qui est loin d’être fini, des interrogations continues sur la Chine, un Covid-19 qui n’a pas dit son dernier, et vous obtenez un cocktail potentiellement explosif.
Comme l’a précisé Nick Allan, le PDG de Control Risks, cabinet spécialisé dans l’analyse des risques, « l’année 2023 va s’accompagner d’une plus grande volatilité géopolitique et économique ».
Qu’en sera-t-il réellement pour le secteur de la tech ? Premières indications dans quelques mois avec la publication des résultats du premier trimestre 2023.