Comment se sont comportés les marchés obligataires sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Entre le 10 mars et le 13 avril, les rendements moyens pondérés du PIB des obligations souveraines à dix ans de la zone euro et les rendements des obligations souveraines allemandes à dix ans ont augmenté de 60 points de base et 58 points de base, selon le dernier bulletin économique de la Banque centrale européenne (BCE).
Ils se sont respectivement établis « à 1,35 % et 0,77 %, niveaux observés pour la dernière fois fin 2018. La réévaluation du risque mondial par les investisseurs – qui l’ont considéré plus faible par rapport aux niveaux extraordinaires atteints immédiatement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et juste avant la réunion du Conseil des gouverneurs de mars – et les préoccupations à l’égard des tensions inflationnistes ont probablement contribué à l’augmentation des rendements des obligations à long terme dans la zone euro et à l’échelle mondiale », précise la publication
Et qu’en est-il aux Etats-Unis ? Outre-Atlantique, les rendements des emprunts publics à dix ans ont globalement suivi la même trajectoire que les taux de la zone euro, de 55 points de base pour ressortir à 2,55 %. Au Royaume-Uni, ils ont augmenté de 13 points de base pour s’établir à 1,65 %.
Obligations : meilleure appréciation du risque
Alors que les rendements des obligations souveraines dans la zone euro ont globalement reflété les taux sans risque, les écarts de rendement par rapport au taux OIS sont demeurés relativement stables. De son côté, « l’écart de rendement agrégé des obligations souveraines à dix ans pondéré du PIB dans la zone euro a diminué de 3 points de base, revenant à 0,13 %, en partie sous l’effet d’une baisse de 23 points de base des écarts de rendement souverains à dix ans en Grèce ».
Le sentiment à l’égard du risque s’étant amélioré par rapport aux premiers jours suivant l’invasion russe de l’Ukraine, cela a contribué à la diminution des écarts de rendement des obligations d’entreprises, qui sont revenus à des niveaux observés avant la guerre. « Les écarts de rendement des obligations bien notées (investment-grade) émises par les sociétés non financières ont diminué de 16 points de base pour s’établir à 53 points de base, tandis que ceux des obligations émises par les sociétés financières ont encore baissé davantage ».
Stabilité
Toutefois, ces écarts de rendement demeurent légèrement supérieurs aux niveaux observés en 2021. Cela pourrait suggérer « un ralentissement progressif de la reprise économique à la suite de la pandémie. Dans l’ensemble, les écarts de rendement des obligations d’entreprises font preuve de stabilité malgré la normalisation attendue de la politique monétaire », estime l’institution européenne.