AccueilÉconomieRécession record en France en 2020: - 8,3%

Récession record en France en 2020: – 8,3%

C’est la pire récession jamais enregistrée en France depuis la seconde mondiale. Le PIB a en effet plongé de 8,3% sur l’ensemble de l’année, selon les premières estimations de l’Insee. C’est un lourd tribut à la crise sanitaire que l’économie française a payé.

Une récession moins grave qu’anticipée

Si la récession est bien présente, les chiffres que viennent de révéler l’Insee font « presque » figure de bonne nouvelle. En effet, l’institution s’attendait à une récession bien plus grave avec une baisse de 9% du PIB alors que de son coté, le gouvernement projetait un recul de 11% de l’économie.
Ce léger mieux s’explique par une bonne résistance des fondamentaux au 4ème trimestre. L’économie semble avoir mieux résisté au second confinement à l’automne. Le dernier trimestre, les données se sont globalement améliorées. Un «léger mieux» en fin de cycle qui s’explique par la bonne tenue du quatrième trimestre. Malgré les semaines de couvre-feu et de confinement, l’activité ne s’est repliée que de 1,3% les trois derniers mois de 2020, contre -14 % au printemps. Pour autant, le bilan est fragile.
La crise sanitaire a constitué un choc pour la France : les exportations ont plongé de 16,7% sur l’année, les investissements ont chuté de 9,8%, la consommation des ménages a reculé de 7,1%. Tous les ingrédients sont présents pour faire de cette récession une crise sans précédent, bien plus grave que celle de la crise financière de 2008. Cette première estimation de la baisse de l’activité et des autres agrégats annuels pour les quatre trimestres sera consolidée lors de la publication du compte annuel provisoire 2020 en mai 2021.

Un confinement qui pèse sur l’économie

Néanmoins, les données publiées par l’Insee permettent de mieux comprendre l’impact des deux confinements sur l’économie française. Alors que le premier confinement avait porté un coup d’arrêt à toute l’économie, « l’effet du deuxième confinement se traduit principalement dans les dépenses de consommation des ménages », explique l’Insee. Celles-ci baissent « à nouveau fortement » : -5,4 % au quatrième trimestre, après un fort rebond de 18,2 % au trimestre précédent et une chute de 11,6 % au printemps. La production totale « ne se replie que modérément (-0,7 %), en raison de la hausse de la production de biens » qui progresse de 2,3 %. Une hausse portée, selon les statisticiens publics, par « l’industrie manufacturière qui semble peu affectée par le deuxième confinement ».
Autre poste encourageant pour le dernier trimestre 2020 : Le commerce extérieur a poursuivi son redressement. Pour le second trimestre consécutif, les exportations ont augmenté davantage que les importations (+4,8 % après +21,9 % pour les exportations, et +1,3 % après +16,2 % pour les importations). Au total, le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance du PIB au dernier trimestre : +0,9 point, après +0,8 point au trimestre précédent. Enfin, les variations de stocks ont contribué positivement à l’évolution du PIB (+0,4 point après –1,7 point).
Le chômage reste un point préoccupant. Sur l’ensemble de l’année 2020, il est en hausse de 7,5% en France. 700 000 emplois ont été détruits.

Une récession mondiale

La récession touche l’ensemble des économies. La contraction du produit intérieur brut (PIB) mondial, devrait se limiter à 3,5 % en 2020, grâce à une reprise meilleure qu’attendu au second semestre.
Le FMI se montrait nettement plus pessimiste en octobre, puisque l’organisation misait sur un repli de 4,4 %. Cependant, les performances de la zone euro, de la Chine, de l’Inde, du Japon, des Etats-Unis ont dépassé les attentes, grâce à un rebond de leur consommation et à un « ajustement au télétravail » dès le troisième trimestre 2020.
Aux Etats-Unis, le PIB a reculé de 3,5% par rapport à 2019 selon la première estimation du département américain au commerce. Là encore, les chiffres sont meilleurs que ceux prévus au début de la pandémie. Au second trimestre, l’économie américaine plongeait il est vrai de 33,4%. Du jamais vu. Le rebond record du PIB au troisième trimestre de 33,1% n’a pas été suffisant pour recréer les emplois détruits : le taux de chômage, qui, avant la crise, était à son plus bas depuis cinquante ans (3,5 %), s’est envolé à 14,8 % en avril, avant de redescendre progressivement à 6,7 % en décembre. Il n’empêche, l’économie américaine a vu disparaitre 9,8 millions d’emplois en 2020. Principales victimes : les minorités noires et hispaniques et les employés des services à bas salaires.
La majorité des experts s’attendent à une fin de la récession en 2021. Mais certains restent très inquiets sur l’état des économies mondiales. En effet, l’économie a été mise sous cloche pendant longtemps et qu’elle va continuer à être sous cloche. Les aides aux entreprises et aux foyers, les injections de liquidités devraient continuer cette année et favoriser la fin de la récession. Mais que se passera-t-il une fois que les robinets seront coupés ? Ne risque t-on pas de voir le spectre de la recession venir encore nous hanter ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici