AccueilÉconomieSeuil de pauvreté en France, l’impact de l’inflation sur les plus démunis

Seuil de pauvreté en France, l’impact de l’inflation sur les plus démunis

En France, ils sont presque dix millions à vivre sous le seuil de pauvreté. Ce sont les grands perdants des crises économiques et de ses conséquences.

Après avoir subi deux années de covid, c’est aujourd’hui l’inflation qui vient mettre à mal des finances déjà bien fragiles.

Pour rappel, le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du niveau de vie média de la population.

Alors que les classes moyennes en étaient protégées, elles viennent petit à petit gonfler les chiffres de l’extrême pauvreté en France. La raison ? Une inflation qui n’a de cesse de grimper avec +6,1 % en un an.

Le gouvernement tente d’endiguer la pauvreté en France avec des dispositifs pensés pour contrôler cette hausse des prix.

Les mesures du gouvernement pour booster le pouvoir d’achat des Français

La crise ne date pas d’hier. Le pouvoir d’achat connait une chute constante depuis plus de 50 ans. Selon les chiffres de l’Insee, nous sommes passés d’un pouvoir d’achat du revenu à 7,4 % dans les années 60 à 5,8 % en 2021. En 2020, le volume de dépense de consommation a même atteint un triste record à – 6,7 %.

Faire progresser le pouvoir d’achat des Français se présente alors comme un axe de travail principal pour l’exécutif durant cette inflation historique.

Alors que l’adoption de la loi de finances rectificative et de la loi pouvoir d’achat a connu des débats houleux au parlement, le gouvernement semble toutefois prêt à lutter ardemment pour protéger les ménages contre la flambée des prix actuelle.

La première mesure phare contre l’inflation a été la remise de dix-huit centimes sur le prix des carburants. À l’époque déjà, ils étaient à l’origine de la crise des gilets jaunes. La disposition de soutien devrait permettre de faire baisser la facture à la pompe pour les travailleurs français qui subissent de plein fouet la hausse des prix du pétrole depuis le début de l’année.

La revalorisation du RSA, de la prime d’activité, des allocations familiales et celle destinée aux adultes handicapés sont des dispositifs d’aides qui ont été effectives dès le début de l’été.

Les agents publics ont eux aussi vu leur rémunération faire un bon de 3,5 % pour compenser la tendance haussière des produits de consommation.

Le gouvernement a également voulu s’attaquer aux prix de l’électricité, mais aussi du gaz qui a fait un bon de presque 48 % en deux ans. Le bouclier tarifaire devrait alors plafonner cette envolée des prix et garantir un prix de l’énergie stabilisé avant les premiers mois d’hiver.

On pourrait également aborder la fin de la redevance TV ou encore l’augmentation de la prime de rentrée pour les familles les plus modestes.

L’inflation va-t-elle creuser encore un peu plus l’écart entre les riches et les pauvres ?

En quinze ans, le taux de pauvreté de plus de 2 % et la tendance ne semble pas près de s’inverser.

Il convient tout de même de remettre en perspective le seuil de pauvreté en France comparé à d’autres pays. Si la France compte plus de pauvres qu’avant, les pays du tiers monde sont eux plus durement frappés par l’inflation. D’ici 2030, les projections de World Data Lab (WDL)  table à 359 millions le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté à travers le monde. Les pays concernés seront le Nigéria, la République Démocratique du Congo ou encore Madagascar.

À l’échelle mondiale, la France s’en sort relativement bien et figure cette année encore parmi les pays les plus riches de la planète.

L’écart entre riches et pauvres quant à lui ne devrait pas se réduire de sitôt. Et l’inflation n’est pas la seule responsable.

Le phénomène inflationniste fluctue en fonction des périodes. L’inflation était de 0,5 % en 2014, 0 % en 2015 et plus de 1,6 % en 2021. Ce n’est donc pas le seul indicateur à suivre pour essayer de trouver des réponses dans l’écart qui se creuse entre les plus fortunés et ceux qui ne le sont pas.

Les facteurs sont multiples comme la rémunération inégalitaire selon les pays, le changement technologique, le système éducatif ou la globalisation.

Pour endiguer le problème, une surveillance de prix accrue et une plus juste répartition des richesses semblent bien plus efficaces que des mesures d’urgence contre une hausse des prix soudaine et brutale.

Prévisions sur l’inflation, à quoi doit-on s’attendre pour 2023 ?

La guerre en Ukraine et la hausse des prix des matières premières cristallisent toute l’attention. Il convient également de regarder également ce qui se passe en Chine. Le plus grand atelier du monde et sa politique zéro covid perturbent la chaine de production mondiale ne permettant pas un maintien des prix généralisés.

Les prévisions des experts ne sont pas très bonnes et pour cause, les blocages mondiaux actuels risquent de se prolonger sur l’année qui arrive.

Deux scenarios possibles pour 2023 :

  • projection alarmiste : l’inflation pourrait atteindre 7,3 % ;
  • projection basse, le taux d’inflation pourrait ne pas dépasser les 3,7 %.

Dans les deux cas, il faut s’attendre à une augmentation des prix à long terme. C’est alors que les dispositifs mis en place par le gouvernement français devraient venir rééquilibrer la balance pour éviter de faire grossir les rangs des personnes en dessous du seuil de pauvreté sur le territoire.

Les tensions vis-à-vis de la baisse de l’euro et l’incertitude quant à un retour à la normale de la production des biens sont les grandes incertitudes pour l’année à venir.

Cependant, le tableau n’est pas si catastrophique qu’il y parait. Le taux de chômage par exemple se stabilise depuis le début de l’année et l’épargne des Français n’aura jamais été aussi élevée. Dans un contexte de crise, il convient de relativiser et d’être patient pour ne pas prendre de décisions hâtives qui pourraient venir alimenter un système déjà très fragile.

 

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