A quoi ressemblent les nouveaux actionnaires sous l’ère Covid ? Pour en avoir le cœur net, le Cercle de l’Epargne a planché sur la question et vient de publier une étude intitulée « Les actionnaires l’épargne et la retraite ».
Actionnaires : d’abord des CSP+
Selon le document, le placement « action » reste d’abord le placement privilégié des catégorises sociales aisées. Ainsi, « 56 % des sondés appartenant à un foyer disposant d’un niveau de revenu mensuel net de 4 000 euros ou plus estiment, en septembre 2021, que ce placement est intéressant contre seulement 33 % de ceux dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1 200 euros.
Le même constat est observé en matière de patrimoine financier. «Seuls 22 % des sondés ne disposant pas de patrimoine financier portent un jugement favorable à l’égard des actions. Cette corrélation entre niveau de revenus/patrimoine et l’intérêt porté aux actions est logique. Les ménages aisés disposent de capacités d’épargne plus importante et acceptent de prendre potentiellement plus de risques que les ménages modestes dont la priorité est la constitution d’une épargne de précaution ».
Priorité épargne
Alors que les actionnaires sont davantage à consommer que la moyenne des Français, leur priorité reste néanmoins l’épargne. « Le souhait de conserver l’épargne constituée durant le Covid mobilisable à tout moment est ainsi partagé par 40 % des détenteurs de PEA contre 33 % des sondés pris dans leur globalité. Ils figurent par ailleurs parmi ceux qui indiquent vouloir maintenir voire augmenter leur effort d’épargne.
Au total, « 31 % des détenteurs de PEA sont dans cet état d’esprit contre 28 % des détenteurs d’un produit d’épargne spécifique et seulement 23 % des sondés pris dans leur ensemble. Les détenteurs d’actions partagent cette opinion avec les détenteurs de produits d’épargne retraite et d’épargne collective en entreprise qui sont respectivement 35 et 38 % à envisager de maintenir leur effort d’épargne. Ce résultat tient à la capacité d’épargne plus élevée de ces populations, les détenteurs d’épargne collective pouvant en outre compter sur l’abondement de leur employeur pour alimenter leur produit. »
Une appétence pour les placements de long-terme
Les actionnaires dont, de plus, partagés entre sécurisation et valorisation de leur épargne. « Les incertitudes générées par la pandémie incitent tous les ménages à conserver un important volant d’épargne liquide. Par ailleurs, face à la baisse des taux, la proportion des actionnaires considérant que les livrets et les comptes courants constituent le meilleur rempart est assez proche de celle de la moyenne des Français, soit respectivement 20 % contre 22 % pour les premiers et 25 % contre 21 % pour les seconds (la proportion de citations des comptes courants atteint même 30 % parmi les détenteurs de contrats d’assurance vie en UC).
De plus, « s’ils partagent un jugement voisin à celui des autres épargnants vis-à-vis des produits de taux, détenteurs de produits « actions » sont néanmoins ouverts à une réorientation d’une partie de leur épargne Covid vers les placements long terme, réputés plus risqués. 48 % des détenteurs de PEA et 39 % des détenteurs de contrats d’assurance en unités de compte envisagent la souscription d’actions (contre 19 % en moyenne). Pour ce public averti, les actions talonnent, voire devancent l’immobilier qui recueille 51 % des citations chez les détenteurs de PEA et 37 % de citations parmi les détenteurs d’UC. »
Aujourd’hui, confirme le Cercle de l’épargne, le nombre d’actionnaires atteint les 2.25 millions et se maintient au-dessus de ce niveau depuis trois trimestres contre 1 million en 2019. Jugés intéressants par près de 4 Français sur 10 les actions conservent, en septembre 2021, la troisième place du podium après le bien immobilier locatif (62 % de citations) et l’assurance vie (48 %).