Pour le marché de l’assurance-vie, c’est l’embellie. Après une période marquée en 2020 par le premier confinement, la collecte nette s’est nettement redressée en 2021 portée par un fort dynamisme des contrats en unités de compte. Telle est la conclusion du dernier Bulletin de la Banque de France.
Dans un environnement marqué par les taux bas, les fonds en euros confirment bel et bien ainsi leur perte de vitesse.
Ainsi note le document, l’année 2020 a bel et bien, pour l’assurance-vie, celle d’une décollecte nette négative record de 7 milliards d’euros (contre une collecte nette supérieure à 20 milliards d’euros pour les deux années précédentes).
Le fort dynamisme des unités de compte
Selon la Banque de France, cette situation a pour origine un « double mouvement ». Certes, l’institution met en exergue la « une très forte décollecte nette sur les supports en euros, à hauteur de – 30,9 milliards d’euros ».
Toutefois, celle-ci a été « compensée en grande partie par le dynamisme de la collecte nette sur les supports en unités de compte (23,9 milliards d’euros, soit le plus haut niveau depuis 2017) ».
Une tendance qui se confirme sur 2021, les unités de compte contribuant, sur les premiers six mois de cette année, à la forte hausse de la collecte nette totale cumulée de l’ordre de 9 milliards d’euros.
Une part de plus en plus importante de la collecte brute
Comme l’explique la Banque de France, « les supports en unités de compte représentent une part toujours plus importante de la collecte brute d’assurance-vie, passant en moyenne de 15% des primes hebdomadaires en 2011 à près de 50% mi 2021. La collecte nette pour les supports en unités de compte s’est élevée en 2020 à 23,9 milliards d’euros, soit la deuxième année la plus dynamique depuis 2011 sur ce type de supports (après l’année 2017). »
La tendance s’est confirmée malgré la correction subie sur le marché par les valeurs boursières en raison de la crise du Covid-19. Un fait particulièrement remarquable selon la banque centrale française, car « historiquement, lorsque les valeurs du CAC 40 étaient à la hausse, la part des fonds placés en unités de compte avait tendance à augmenter (inversement, à baisser, lorsque les valeurs du CAC 40 diminuaient). Cependant, entre fin septembre 2019 et fin mars 2020, la part des unités de compte dans la collecte brute est passée de 28% à plus de 40%, alors que le CAC 40 baissait de 23%, au cours de la même période ».
Une transformation structurelle
Le marché de l’assurance-vie connaît donc actuellement une réelle transformation structurelle. En conséquence, prévient la Banque de France, « les clients doivent être à même de comprendre non seulement les opportunités mais aussi les risques associés aux produits qui leur sont proposés. Ainsi, il convient de rappeler toute l’importance du devoir de conseil qu’ont les assureurs vis-à-vis des assurés, notamment quant aux risques encourus sur les supports en unités de compte ».
Rappelons qu’à la différence des fonds en euros, les unités de compte n’offrent aucune garantie et exposent l’investisseur à un risque de perte en capital (mais des rendements potentiels plus élevés). Ces dernières peuvent prendre plusieurs formes comme des actifs financiers, de valeurs mobilières (comme des parts d’OPCVM), ou bien encore de valeurs immobilières (comme des parts de SCPI).