Epargnants, redoublez de prudence face aux arnaques. C’est en substance le message que vient de faire passer l’Autorité des marchés financiers (AMF). Suite à la multiplication des signalements, le gendarme de la Bourse s’est voulu clair. Il appelle à une vigilance redoublée à l’égard de propositions d’investissement dans les titres de grandes entreprises, étrangères ou françaises, à un prix inférieur à leur cours officiel. Ces dernières émanent d’acteurs non autorisés ou usurpant l’identité d’acteurs régulés.
Faux « livrets », mais vraies arnaques
Quelles formes prennent ces arnaques ? Selon l’AMF, c’est par mail ou téléphone que les arnaqueurs contactent leurs proies après qu’elles ont laissé leurs coordonnées sur des formulaires en ligne. Des propositions d’investissement leur sont alors présentées. Elles concernent des achats d’actions au rabais d’entreprises cotées connues du grand public, comme par exemple, précise l’AMF, « des valeurs technologiques américaines ou des valeurs françaises ».
Ces propositions sont souvent présentées sous forme de soi-disant livrets.
Les épargnants ont ainsi été sollicités par les escrocs pour investir dans « livret GAFA avec capital garanti et une indexation à la performance des actions Google Amazon Facebook Apple ». Autre exemple, il s’agit d’un « Livret Tesla Apple Facebook », de « Livrets THF », ou encore de « livrets diversifiés » ayant pour support des actions de sociétés n’étant parfois même pas cotées, et de faux « contrats d’achat d’actions ». Et les arnaques ne s’arrêtent pas là.
De faux intermédiaires proposent également d’acheter des actions Française des jeux (FDJ) à prix prétendument décoté. En novembre 2019, l’AMF avait déjà alerté le public sur ces propositions frauduleuses d’achat d’actions FDJ.
Un préjudice moyen de plusieurs dizaines de milliers d’euros
Bien entendu, rien de tout cela n’est réel. Et malheur a celui qui a donné son consentement et viré l’argent. En effet, pour les victimes il est trop. Celles-ci se retrouvent dans l’incapacité de joindre les conseillers, « mystérieusement » disparus. Quant à récupérer les fonds engagés, une fois ces arnaques couronnées de succès, n’en parlons même pas.
Depuis le printemps 2021, l’organisme a reçu plusieurs centaines de demandes concernant ce type de propositions d’investissements et plus d’une centaine de réclamations et signalements, affirme l’AMF. Les pertes déclarées par les épargnants représentent, en moyenne, un préjudice de 55.000 euros.
Des règles de vigilances à respecter
Pour l’AMF, un certain nombre de règles sont à appliquer pour éviter de tomber dans le piège des arnaques.
• Douter fortement de promesses de gains rapides sans contreparties. Il n’y a pas de rendement élevé sans risque élevé.
• Ne pas céder à l’urgence ou aux pressions de votre interlocuteur, prenez le temps de la réflexion.
• Se méfier des demandes de transfert d’argent vers des pays sans aucun rapport avec cet intermédiaire ni avec l’Etat dans lequel vous résidez.
• Refuser de prendre pour argent comptant les informations données par les intermédiaires, que cela soit à l’oral ou à l’écrit. Les usurpations sont fréquentes, nombreuses et faciles à réaliser.
• Ne pas communiquer ses coordonnées personnelles (téléphone, mail, pièces d’identité, RIB, IBAN, justificatifs de domicile…) à des sites dont vous ne pouvez attester la fiabilité.
• Attention aux publicités que vous voyez sur Internet, vos terminaux mobiles et particulièrement sur les réseaux sociaux. Ce sont les terrains de prédilection des escrocs pour hameçonner leurs futures victimes.
• Si l’intermédiaire à l’origine du contact n’a pas fait l’objet d’une mise en garde de la part de l’AMF, cela ne signifie pas pour autant que celui-ci est autorisé à fournir des services financiers. En clair, c’est peut-être, quand même, une proposition d’arnaques.
Rappelons, enfin, que le conseil en investissement et la souscription d’actions pour le compte de clients sont des activités réglementées. Seuls des prestataires de services d’investissement agréés, figurant sur le registre Regafi (www.regafi.fr) ou des intermédiaires autorisés dans la catégorie de conseiller en investissement financier (CIF immatriculés à l’Orias www.orias.fr/search) y sont habilités.