Après des performances en retrait en 2020, c’est le carton plein pour l’assurance-vie en 2021 qui a atteint des niveaux record, selon France Assureurs.
En décembre de l’année dernière, pour la première fois depuis 10 ans, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 14, 4 milliards d’euros. Au total, elles ont dépassé sur l’ensemble de l’année, et c’est une première, la barre des 150 milliards d’euros pour se porter à 151,1 milliards d’euros.
Toujours sur la même période, la collecte nette a atteint la somme de +23,7 milliards d’euros, les encours des contrats d’assurance vie atteignant la coquette somme de 1 876 milliards d’euros, en progression de +4,4 % sur un an.
Assurance vie : les unités de compte en forte progression
Dans cet ensemble, les unités de compte (UC) tirent largement leur épingle du jeu. En effet, les cotisations en UC se sont élevées à 6,3 milliards d’euros en décembre 2021, niveau jusque-là inédit. Sur l’année, l’assurance vie en UC a brisé son plafond tant en termes de cotisations, à 58 milliards d’euros contre un plus haut de 40.5 milliards d’euros en 2020, qu’en termes de collecte nette, à 34,7 milliards d’euros contre un précédent plus haut de 31,2 milliards d’euros en 2020.
Le succès de l’assurance vie est en partie lié à celui des plans d’épargne retraite, affirme France Assureurs. D’après la fédération, le mois de décembre 2021 a également vu un record battu. Les PER n’ont jamais enregistré autant de souscriptions et de cotisations depuis le début de leur commercialisation en octobre 2019. Il y a eu en effet 139 000 nouvelles souscriptions et 1 892 millions d’euros de cotisations (+16% et +51% respectivement par rapport à décembre 2020).
La collecte nette des PER s’élève à +1 708 millions d’euros sur le mois, après +713 millions d’euros en novembre et +365 millions d’euros en octobre. Sur l’ensemble de l’année, elle s’établit à +5,6 milliards d’euros.
À fin septembre 20211, 4,3 millions de Français détenaient un PER pour un encours de 48,5 milliards d’euros, dont un peu plus de la moitié auprès d’un assureur.
Faiblesse des taux
Rappelons que l’assurance vie est composée pour partie de fonds en euros et d’unités de compte.
Les fonds en euros sont composés dans leur grande majorité d’obligations d’entreprises pour en assurer la stabilité. Au sein de ces derniers, le capital est sécurisé et les intérêts garantis grâce à l’effet cliquet.
Pour autant, la faiblesse des taux a provoqué la baisse tendancielle du rendement moyen des fonds euros qui ont perdu en 5 ans, 44 %.
D’où, par réaction, le succès des UC logés dans les contrats multisupport. Mais à la différence des fonds en euros, ce support d’investissement qui peut prendre différentes formes (ETF, actions, Sicav…) n’est pas garanti.
Ce changement structurel qui affecte l’assurance vie a poussé la Banque de France à estimer que « les clients doivent être à même de comprendre non seulement les opportunités mais aussi les risques associés aux produits qui leur sont proposés. Ainsi, il convient de rappeler toute l’importance du devoir de conseil qu’ont les assureurs vis-à-vis des assurés, notamment quant aux risques encourus sur les supports en unités de compte », conclut la BDF.