Il y a bien eu un épisode de décollecte, mais l’assurance vie repart dans le positif. Après un résultat négatif de 0,7 milliard d’euros en août 2022, la collecte nette s’est établie à 0,5 milliard d’euros au mois de septembre.
Au total, sur les neufs premiers mois de l’année, la collecte nette s’établit à 12,6 milliards d’euros, soit un résultat positif, mais une baisse de 2,5 milliards sur an, selon les chiffres publiés par France Assureurs.
Les unités de compte assure le succès de l’assurance vie
Le succès du placement est dû au bon comportement des unités de comptes (UC). Au mois de septembre, la collecte nette en UC s’est établie à 2,5 milliards d’euros contre une décollecte de 2 milliards d’euros en ce qui concerne les fonds euros.
Ce sont bien les UC qui assurent le rallye fantastique de l’assurance vie. La contreperformance réalisée en août est en effet la première enregistrée depuis septembre 2020, alors que la France traversait de plein fouet la crise Covid.
Pour Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, le fait que l’assurance vie ait retrouvé sa dynamique positive, « prouve la confiance que les Français continuent de placer dans ce produit d’épargne adapté à leurs projets de vie ».
La concurrence des livrets réglementés
Reste que la crise économique actuelle rabat quel que peu les cartes concernant ce placement. La hausse des taux d’intérêt met en concurrence l’assurance vie avec les livrets réglementés.
Si ces derniers offrent des rendements nets impactés fortement pas le taux d’inflation, ils peuvent, dans certains, présenter plus d’avantages que l’assurance vie. Ainsi, le Livret A offre depuis le mois d’août une rémunération de 2 % contre seulement 1,28 % (chiffres 2021) pour les fonds euros de contrat d’assurance vie.
A noter que la hausse des taux d’intérêt devrait, en théorie, remettre positivement en lumière les fonds en euros qui pourraient offrir un meilleur rendement. Toutefois cela devrait prendre du temps, même si pour les assureurs l’urgence est là, sous peine de sanction : une décollecte massive pour une migration des souscripteurs vers l’épargne réglementée.
Une inflation persistante
C’est que l’inflation n’est pas prête de lâcher prise. Elle a atteint un plus-haut, en s’établissant à 10,7% au mois d’octobre sur un an dans la zone euro et 7,1 % en France.
De quoi pousser les banques centrales à poursuivre le resserrement monétaire entamé. La semaine dernière, la BCE a de nouveau augmenté ses taux de 75 points de base. Cette semaine, aux Etats-Unis, la FED devrait en faire de même.
Cet état inflationniste devrait entrainer une nouvelle augmentation des taux de rémunération des livrets réglementés. Le livret A pourrait voir ainsi son taux poussé à 3 %, voire 3,2 % en février 2023. Une menace pour la collecte de l’assurance vie ?