AccueilÉconomieL’effondrement bancaire en 4 questions 

L’effondrement bancaire en 4 questions 

Trois semaines auront suffi pour faire basculer le monde dans un tremblement financier globalisé. Nous sommes en 2008 et la crise des subprimes vient tout juste de secouer la planète bancaire.

Quatorze ans plus tard, ce scénario n’est pas impossible. Toutefois, l’effondrement bancaire ne devrait pas être pour tout de suite. Au vu des bons résultats affichés sur le T2, les économistes reviennent quelque peu sur les annonces alarmistes des derniers mois.

Zoom sur l’état actuel du système bancaire et ces cinq questions que les épargnants se posent le plus concernant l’argent à placer sur leurs comptes en banque.

Le point sur la situation bancaire et financière

Tous les observateurs avaient les yeux rivés sur la croissance du second trimestre. Les résultats sont finalement meilleurs que ceux espérés avec +0,5 % contre les 0,2 % du premier trimestre de l’année.

La récession étant une diminution du taux de croissance du PIB sur deux trimestres consécutifs, force est de constater que la France, et plus globalement l’économie mondiale, n’entre pas dans cette période de trouble.

Il n’y a donc pas eu de baisse de production ni même d’augmentation des entreprises en faillite. Le chômage connait quant à lui une légère baisse de 0,8 % au second trimestre.

Mais cela nous écarte-t-il définitivement d’un scénario financier catastrophe ?

Rien n’est moins sûr. Pour rappel, la crise bancaire et financière intervient lorsque les banques d’un ou plusieurs pays connaissent simultanément de graves problèmes de solvabilité ou de liquidité ne leur permettant plus de prêter pour encourager l’économie.

Pour appuyer le début d’un effondrement bancaire, il faut des faits. La Chine en est une parfaite illustration. La seconde puissance du monde rencontre actuellement un certain nombre de difficultés avec notamment une série de crises bancaires. S’il ne s’agit pour l’instant que de modestes banques rurales, les signaux sont suffisamment inquiétants pour attirer l’attention des autorités chinoises. Frappées durement par la crise du covid 19, les révoltes et les tensions avec les États-Unis, les banques chinoises commencent à montrer des signes de faiblesses. On parle de plus de 1,49 milliard de dollars qui seraient bloqués dans les caisses.

Crise bancaire mondiale, doit-on avoir peur ?

La zone euro semble s’en sortir un peu mieux. Du côté du pays de l’Oncle Sam également. Pas de panique, mais un regard avisé sur la situation mondiale. Certains économistes osent encore parler de « récession technique » pour illustrer le phénomène actuel. Nous ne sommes pas littéralement entrés dans une récession économique dure, mais la contraction de la croissance est bien réelle.

Hélène Rey alerte dans une tribune accordée au journal Le Monde. Elle y évoque notamment un système bancaire qui sous-estime les risques climatiques et ses conséquences sur les économies des pays, l’instabilité géopolitique ou encore la fuite des capitaux.

La fragilité bancaire exacerbe cette dernière. Certains préfèreront patienter lorsque d’autres, de manière légale ou illégale, privilégieront les investissements à l’étranger ou l’évasion fiscale, ce qui aggrave largement ce cercle vicieux. Les banques en manque de liquidité ne sont alors plus solvables et ne peuvent donc plus envisager de prêter à des taux compétitifs.

L’état peut-il prendre notre argent ?

Pour répondre à cette question, il faut regarder du côté de la loi Eckert. Cette dernière impose aux banques de recenser les comptes bancaires inactifs et d’en avertir leur propriétaire. Plusieurs milliards seraient ainsi oubliés chaque année.

Mais ce n’est pas tout, cette loi de 2016 autorise également l’état à s’approprier l’argent des contribuables sur les comptes et assurances-vie où la possibilité de restitution à leurs légitimes propriétaires n’est pas possible. Dans le cas d’un compte actif, l’État ne pourra pas piocher légalement sur le compte bancaire.

Comment protéger son argent en cas de crise financière ?

La diversification financière de son portefeuille reste la solution la plus pertinente pour protéger ses économies pendant une crise qu’elle soit économique, sanitaire ou un conflit géopolitique. L’immobilier en tête, mais aussi l’achat d’or, constitue des valeurs refuges qui permettent de ne pas perdre d’argent lorsque l’inflation ou la récession frappe.

Les banques françaises sont-elles fragiles ?

Les banques sont garantes de la stabilité du système financier mondial. La crise de 2008 illustre les problèmes que peut engendrer la faillite d’une seule banque et le retentissement planétaire que cet événement peut avoir.

Côté français, la santé financière des grandes banques présente un bilan positif. BNP Paribas, par exemple, a vu son bénéfice net en hausse de 9 % au second trimestre de cette année.

L’indice bancaire européen suit la même tendance puisqu’il affiche une hausse de + 1,45 % sur la même période. Les prévisions pour le troisième trimestre sont, elles aussi extrêmement positives, à voir cependant si cela va tenir sur la longueur en raison d’une inflation qui ne redescend pas et d’une guerre en Ukraine qui persiste.

Faut-il mettre son argent dans plusieurs banques différentes ?

Légalement, rien n’empêche les épargnants d’ouvrir plusieurs comptes bancaires dans différentes banques. Posséder un compte à la BPN, un autre au Crédit Agricole et à la Société Général va permettre de diversifier les risques d’effondrement bancaire de l’une d’elles.

Comme en investissement, placer son argent dans plusieurs banques, c’est respecter un principe vieux comme le monde qui est de ne jamais placer ses œufs dans le même panier.

 

Notre système bancaire peut être critiqué, mais il semble tout de même résister aux difficultés économiques rencontrées par la plupart des pays actuellement. Mais attention, les bons résultats d’aujourd’hui ne doivent pas pour autant cacher la réalité du terrain. L’instabilité est toujours aussi forte montre des signaux inquiétants.

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