Pour Xavier Niel, l’opération a été un franc succès. Celui-ci détient désormais 96, 46 % d’Iliad. La société va donc quitter la Bourse. Ce dernier est le deuxième patron des télécoms françaises à retirer son groupe de la cotation. En janvier, c’était Patrick Drahi qui déboursait quelque 3,25 milliards d’euros pour racheter la totalité de son empire, Altice, maison-mère de SFR. Mais pourquoi se décider à quitter la Bourse ?
Les différentes raisons de quitter la Bourse
- Pour une entreprise, être cotée coûte de l’argent. De plus, les exigences en matière de réglementation, de gouvernance d’entreprise, d’information financière se révèlent très chronophages. Cela se fait parfois au détriment du pilotage de l’entreprise au sens où, pris par la montagne réglementaire à respecter, l’attention de la direction de l’organisation, peut être détournée de ce qui est en fait sa raison première : se concentrer sur les objectifs de croissance de la société.
- Quand une entreprise décide de quitter la Bourse, elle s’affranchit aussi de la pression des objectifs de bénéfices trimestriels à atteindre et des attentes des analystes. Autant de situations qui peuvent parfois obliger la direction à prendre des décisions de court terme qui ne sont pas nécessairement dans le meilleur intérêt de l’entreprise à long terme comme négliger la recherche et le développement.
- Les transactions impliquant une société non cotée se concluent généralement plus rapidement et plus efficacement. Inversement, les processus sont bien plus longs lorsqu’il s’agit d’une entreprise présente en Bourse. Imaginons que celle-ci est rachetée. Elle doit envoyer des documents de procuration aux actionnaires et tenir une assemblée spéciale au cours de laquelle ils doivent approuver la transaction. Dans la plupart des cas, les deux tiers des actionnaires doivent voter en faveur de l’opération. Un tribunal doit également donner son approbation. Il peut également y avoir des exigences formelles d’évaluation et d’attestation d’équité qui doivent être remplies pour protéger les actionnaires minoritaires. Tous ces facteurs augmentent le risque de clôture et les coûts de transaction. En revanche, le processus est beaucoup plus rapide quand il s’agit d’une entreprise non cotée car l’équipe de direction, un petit groupe d’actionnaires et les conseillers de la société acquise sont souvent les seules parties impliquées du côté vente de la transaction.
- Une société en difficulté peut également avoir intérêt à quitter la Bourse. Pour elle, cela peut être l’occasion de se restructurer pour affronter ses problèmes et les surmonter. Si l’opération se couronne par un succès, elle peut alors choisir de retourner en Bourse (ou de ne pas le faire) pour financer son développement.
Quelles conséquences pour les actionnaires ?
Cela dépend de plusieurs facteurs dont le prix payé par action. Si le cours acheteur est supérieur au prix payé à l’origine pour ces dernières, l’actionnaire fait, à l’évidence une bonne opération. Dans le cas de l’opération Iliad, les investisseurs ont fait une très bonne affaire. Xavier Niels, en effet, racheter les titres au prix de 182 euros par action, soit une prime de 61 % par rapport au cours de clôture du 29 juillet, à la veille de l’annonce de l’offre.
D’ailleurs, le cours des actions augmentent souvent lorsque les entreprises annoncent qu’elles se décident à quitter la Bourse. En effet, les acquéreurs peuvent devoir offrir une prime pouvant en moyenne aller jusqu’à 40 % par rapport au cours actuel des actions pour inciter les actionnaires existants à vendre.