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L’épargne responsable a le vent en poupe

L’épargne responsable s’est considérablement développée ces dernières années. Considérée il y a quelques années comme une simple tendance, un mouvement de mode, elle semble aujourd’hui gagner en légitimité.
En France, les produits d’épargne responsable seraient ainsi sur le point de franchir la barre des 1 000 fonds.

Epargne responsable : la montée en puissance

Opter pour une épargne responsable signifie choisir des produits d’épargne répondant à une certaine éthique en matière environnementale et sociétale mais aussi de gouvernance. Les épargnants seraient ainsi de plus en plus nombreux à vouloir combiner éthique et performance.
Novethic, l’observateur historique de l’épargne responsable, nous nous livre dans sa dernière étude un tableau révélant l’ampleur du phénomène.
En plein essor, le marché français de l’investissement responsable compte aujourd’hui 245 fonds supplémentaires et a atteint 461 milliards d’euros d’encours au 31 décembre 2020, soit une hausse de 66% par rapport à l’année précédente. Cette progression (+66%), en pleine crise du Covid, résume elle seule cette montée en puissance.
Le fait déclencheur semble avoir été l’explosion de la part de marché du label ISR.
Selon l’étude Novethic, deux facteurs expliquent le développement du label en 2020 : l’entrée en vigueur de l’obligation créée par la loi PACTE qui oblige tous les distributeurs d’assurance vie, à proposer au moins un fonds labellisé (ISR, GreenFin ou Finansol), et le mouvement de labellisation de gammes, initié en 2018 par la Banque Postale Asset Management (LBPAM). Aujourd’hui, les gestionnaires d’actifs misent en masse sur la labellisation pour conquérir les épargnants.

Miser sur la labellisation pour attirer les épargnants

Si le label Greenfin, dont la cible sont les fonds environnementaux, tire son épingle du jeu avec +45% de fonds supplémentaires et +140% en volume d’encours sur l’année, le label ISR se taille la part du lion. Créé en 2016, le label ISR a su trouver sa place au sein de l’offre des véhicules d’investissements collectifs. Avec quelque 690 fonds labellisés représentant un encours de 212 Md€, le label ISR est aujourd’hui la première certification responsable du marché européen de la finance.
Les fonds labellisés ISR représentent plus de la moitié des fonds durables distribués aux épargnants français et deux tiers des encours. En 2020, le label ISR a évolué. Il a durci ses exigences en matière de reporting et de transparence et intégré une nouvelle déclinaison immobilière. 13 premiers fonds ont été
labellisés ISR immobilier en 2020, apportant une nouvelle dimension orientée sur l’amélioration des performances environnementales et sociales des actifs immobiliers détenus en portefeuille.

Evidemment, la multiplication des labels pose inévitablement la question de la visibilité et de la lisibilité de la finance durable pour les épargnants français, alors que la thématique prend désormais une réelle ampleur et oriente leurs choix.

Succès des placements à valeur ajoutée climatique

La thématique environnementale reste une tendance porteuse pour l’investissement responsable. Elle constitue toujours la moitié de l’offre de fonds thématiques (236 fonds à fin 2020 pour 120 milliards d’euros) mais la dynamique est forte sur la prise en compte de critères climatiques.
Première conséquence : l’exclusion des énergies fossiles se généralise dans les portefeuilles d’épargne responsable. Elle est appliquée par 60% des fonds durables recensés par Novethic en 2020, même si elle n’est pas requise pour obtenir le label ISR. Pour le moment du moins car le cadre réglementaire du label ISR est amené à évoluer. Un rapport de l’Inspection générale des Finances recommande notamment une exclusion de certains secteurs dont le charbon.
Seconde conséquence : la dynamique des fonds bas carbone s’amplifie en lien avec la multiplication des engagements des acteurs financiers à atteindre la neutralité carbone.

La régulation en marche pour l’épargne responsable

Ainsi, fin 2020, une cinquantaine de fonds ont axé leur marketing sur une approche « bas carbone ». Mais ce vocable recouvre des réalités différentes. Certains sélectionnent des actifs qui veulent réduire leurs émissions, d’autres font le lien avec la limitation à 2 degrés du réchauffement climatique prévue par l’Accord de Paris de 2015.

2020 a également été l’année du lancement des deux indices spécialisés promus par le plan d’action finance durable de l’Union Européenne. Le plus exigeant est dit « aligné sur l’Accord de Paris » (Paris Aligned Benchmark_PAB), l’autre est axé sur la transition vers une économie bas carbone (Climate Transition Benchmark_CTB). Tous deux commencent à servir de support à des fonds indiciels.

2021, année de la régulation pour les fonds durables

L’agenda réglementaire commence en mars, date butoir pour la mise en conformité de la documentation juridique des fonds durables français avec les recommandations de l’AMF. C’est aussi la date d’entrée en vigueur de la réglementation européenne sur le reporting. La règlementation SFDR pour Sustainable Finance Disclosure Regulation va révolutionner le reporting des fonds durables qui devront publier des informations
sur leurs performances environnementales et sociales ainsi que sur l’impact financier de risques ESG comme le changement climatique. Cela devrait aboutir à une floraison d’indicateurs d’impact aux méthodologies variées qui feront toute la richesse du marché de l’épargne responsable en 2021.

L’objectif de cette nouvelle régulation est bien sûr de faciliter le dialogue avec l’épargnant final en lui proposant des indicateurs de mesure de performance ESG, clairs et concrets. Une épargne responsable plus transparente, plus facile à appréhender pour les particuliers ne pourra que profiter à ce secteur.

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