L’immobilier neuf en chute libre. Selon les informations que le ministère de la Transition écologique vient de publier, les réservations de logements auprès des promoteurs immobilier a atteint un fond historique au premier semestre 2023 avec 19 487 logements réservés.
C’est 41 % de moins par rapport à la même période de l’année 2022. Et la situation concerne autant les maisons que les appartements. De plus, les mises en vente commence également à plonger avec une baisse de 9 % sur le trimestre (et de 15 % sur l’année).
La chute des réservations est généralisée, mais ce sont bien les grandes agglomérations comme Rennes, Nantes ou Bordeaux pour lesquelles elle est la plus prononcée.
Immobilier neuf : une crise de la demande
Déjà frappée par une crise de l’offre, le marché de l’immobilier neuf est désormais clairement rattrapé par une crise de la demande. Avec l’inflation, le pouvoir d’achat des investisseurs particuliers se voit clairement rogné tandis que les taux d’intérêt ne cessent de grimper.
Un cycle de hausse qui ne connaît pas encore d’atterrissage et pousse bon nombre de ménages à différer leurs décisions d’achat, tandis que les banques ont durci les conditions d’accès au crédit.
L’augmentation des taux d’intérêt joue de plus en défaveur de l’investissement immobilier d’une autre manière. Celui-ci, en effet, se voit concurrencer fortement par les produits financiers qui, eux, bénéficient de la montée des taux.
Quoi qu’il en soit, l’immobilier neuf va incontestablement mal. Au point que les promoteurs immobiliers ont décidé de publier une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Interpellant le président de la République, ces derniers estiment qu’un « électrochoc est indispensable : des mesures applicables immédiatement et puissantes sont nécessaires pour éviter que cette crise ne s’accentue encore ».
Des prix à la baisse ?
En attendant, l’encours des logements neufs disponibles à la vente ne cesse de progresser depuis le début de l’année 2022. Il s’établit désormais à plus de 123 000 unités qui attendent donc preneurs sans les trouver.
Avec quelles conséquences à prévoir sur les prix ? Côté face, les promoteurs doivent faire face à la hausse des coûts de construction, réalité qui ne pousse certes pas à la baisse des prix. Mais côté pile, l’excédent d’offre sur le marché pousse bien à la baisse, dont l’ampleur reste toutefois à voir.
Si une diminution des prix devait être constatée sur le marché de l’immobilier neuf, celle-ci ne devrait cependant pas intervenir avant l’entame du second semestre de l’année 2023.
En attendant, les professionnels croisent les doigts pour ne pas voir la situation encore se dégrader. Mais ces derniers sont particulièrement pessimistes, cette crise pouvant aboutir à de graves conséquences sociales.