Le marché de l’immobilier à Paris commencerait-il à faire grise mine. L’année 2020 semble marquer une véritable rupture. Pour les professionnels de l’immobilier, la crise du sanitaire a certes marqué un tournant. Elle a accélérer un processus en cours depuis plusieurs mois.
Immobilier: la crise impacte le marché
Après plusieurs années de fortes hausses, les prix de l’immobilier à Paris se stabilisent, voire entame une baisse dans certains quartiers. L’offre est supérieure à la demande. Certains biens avec « défaut », comme les rez-de-chaussée ou ceux nécessitant de nombreux travaux se vendent beaucoup plus difficilement, alors qu’auparavant, cela passait sans problème.
Par ailleurs, du fait de la pandémie, la clientèle étrangère a pratiquement disparu. Du coté des Français, la crise les a rendu frileux et ils hésitent aujourd’hui à s’endetter, alors que leur taux d’épargne n’a jamais été aussi haut.
Marqué par deux confinements, les particuliers semblent vouloir réorienter leurs options. Les plus aisés qui souhaitent aujourd’hui acquérir un bien veulent davantage d’espace. En France comme à l’étranger, ils profitent du télétravail pour s’éloigner des mégapoles et acheter de plus grandes surfaces, avec jardin. Et cela se fait au détriment de Paris. La pierre n’est plus seulement une valeur refuge financière. Elle est désormais davantage familiale et professionnelle.
De nouvelles tendances du marché immobilier se sont dessinées en 2020. Ainsi, la demande reste forte pour les maisons située en proche banlieue, alors que sur ce segment, l’offre peine à suivre. En effet, le marché de l’immobilier en région parisienne connaît une baisse plus importante que celle de Paris intramuros, car les propriétaires de maison ont décidé de repousser leur projet de vente à cause des confinements successifs : ils préfèrent nettement vivre leur confinement dans leur maison avec jardin. Il faudra sans doute attendre le printemps prochain et son effervescence habituelle, en vue de la rentrée de septembre, pour voir de quelle façon le marché de l’immobilier va s’orienter.
Baisse des prix à Paris
Les professionnels de l’immobilier hésitent aujourd’hui à emmètre des prévisions quant à la tendance du marché en 2021. Bien des éléments peuvent encore intervenir pour modifier les perspectives et la prudence reste de mise. Certains néanmoins se sont prêté à l’exercice. Ainsi, le site d’estimation immobilière Meilleurs Agents anticipe une baisse des prix de l’immobilier de 1% en France en 2021 avec un marché touché par la crise économique. Cependant, les taux d’emprunt restant très bas, il est peu probable que le marché s’effondre. Certaines villes de province devraient bien résister, notamment Nantes, très appréciée pour sa qualité de vie.
En revanche, à Paris, la baisse observée en fin d’année dernière devrait se poursuivre en début de l’année 2021. Selon les notaires du Grand Paris, le prix médian devrait se situer autour de 10 700 euros au mettre carré, accusant une baisse de 2% en à peine trois mois. Sur l’ensemble de l’année 2021, la hausse des prix sur Paris devrait être limitée de 3,4%, soit la plus faible progression de toute la région parisienne. Une hausse en peau de chagrin que l’on n’avait pas vu depuis 2013. En revanche, en Ile-de-France, les prix ont nettement grimpé : +1,1% entre novembre 2020 et février 2021 et +7,2% sur un an, à fin février 2021. Cela confirme donc la tendance évoquée plus haut selon laquelle les Français s’orientent actuellement sur des surfaces plus vastes, dotés de jardin où il leur sera bon de vivre surtout en cas de confinement.
Paris recule au classement mondial
La baisse des prix de l’immobilier sur le marché parisien n’est qu’une des conséquences de la pandémie. La crise du coronavirus a légèrement modifié le regard des acquéreurs, qu’ils soient Français ou étranger sur les attraits de la capitale.
Paris perd ainsi de son lustre au niveau international. Selon un récent classement établi par le spécialiste de l’immobilier de Luxe Barnes, la capitale française chute de plusieurs places au classement des villes internationales les plus attractives au monde. Elle vient de passer de la première place à la septième place du classement.
Zurich (Suisse) et Copenhague (Danemark), elles, font à l’inverse une entrée fracassante à la première et deuxième place. Auparavant, elles tenaient la trentième et trente cinquième place du tableau. Elles sont suivies de Tokyo (qui conserve sa troisième place) et Miami (qui grimpe aussi depuis la 27e position). Moins chères que Paris (sauf Zurich et Tokyo), ces villes ont été globalement moins touchées par la crise sanitaire, mais elles véhiculent surtout une image de cités plus vertes, plus agréables à vivre.