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Les investisseurs particuliers à l’assaut des marchés

La bourse séduit de plus en plus d’investisseurs particuliers. C’est ce qui ressort du premier « tableau de bord des investisseurs particuliers actifs » publié par l’AMF. Ce nouveau rendez-vous trimestriel permettra à l’autorité des marchés financiers de dresser un tableau précis de la participation des particuliers aux marchés financiers.

Les investisseurs particuliers séduits par les marchés financiers

Le premier opus du tableau de bord de l’AMF permet de mettre en évidence l’intérêt des français pour la bourse. Ils sont restés actifs tout au long de l’année 2020, dans le prolongement du pic d’activité constaté au premier trimestre. Une première étude de l’AMF publiée en Avril avait déjà d’ailleurs souligné cette tendance.
En deux ans, plus de 800.000 d’entre eux y ont fait leurs premiers pas. Au total, 1,344 million d’investisseurs particuliers sont intervenus sur le marché en 2020, a révélé l’Autorité des marchés financiers (AMF). La dynamique est forte : ils ont été plus de 750.000 en moyenne chaque trimestre à placer un ordre en Bourse fin 2019, un bond de plus de 50 % par rapport aux deux années précédentes. Les données de l’AMF ne remontent pas plus loin : le gendarme des marchés financiers collecte les déclarations de transactions depuis début 2018 et l’entrée en vigueur de la directive MIF 2.

Une première expérience de la bourse pour 410 000 investisseurs

Parmi les presque 1,4 million d’investisseurs particuliers actifs, 410.000 n’avaient jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou étaient inactifs depuis janvier 2018. Ils ont donc fait leur premier pas en Bourse (ou leur retour) en 2020, à la faveur semble t-il du confinement qui a obligé les Français à rester cloîtrer chez eux. Mais ce retour en masse des investisseurs particuliers avait commencé bien avant la crise et date de l’entrée en Bourse de la Française des jeux fin 2019. L’opération avait fait un véritable tabac auprès des particuliers, puisqu’elle avait attiré près de 500.000 petits porteurs, dont une grande majorité n’avaient jamais auparavant procédé à des achats d’actions. Cette opération avait constitué à l’époque un véritable succès dépassant toutes les espérances. Elle a eu le mérite de réconcilier les Français avec la bourse. Un an après cette introduction en Bourse, les investisseurs particuliers se sont frotté les mains, le titre engrangeant alors une plus-value de presque 77%. Aujourd’hui, elle se rapproche de 90%.

Augmentation du volume moyen échangé des actions

L’incroyable parcours en bourse du titre, a eu un l’effet catalyseur et a encourager les boursicoteurs. Au total, selon les données de l’AMF, les rangs des investisseurs individuels actifs à la Bourse de Paris se sont étoffés de près de 800.000 personnes en deux ans. Euronext note également de son côté que les volumes moyens d’actions échangés chaque jour par les investisseurs particuliers sur ses marchés ont plus que doublé entre 2019 et 2020. Et, contrairement aux idées reçues selon lesquelles les particuliers ont tendance à venir en Bourse lorsque le marché est au plus haut, beaucoup ont acheté cette fois au mois de mars, lors du premier confinement, au moment où les marchés dégringolaient. « Plus de 150.000 Français ont acheté des actions du SBF 120 au mois de mars dernier », constate ainsi l’AMF.
Les actions n’étaient pas les seuls actifs concernés par cet engouement. Le nombre d’investisseurs particuliers actifs sur les fonds indiciels cotés (ETF) a augmenté de 33 % l’an dernier par rapport à 2019, passant de 143 000 à 233.000. Sur deux ans, l’évolution est de 63 %.
Autre caractéristique intéressante : ces nouveaux entrant sur la Bourse de Paris ont en moyenne entre dix et quinze ans de moins que les investisseurs individuels en action.

Les bourses américaines ont surperformé en 2020

Plus globalement, bien qu’aucune donnée officielle ne soit publiée concernant les places financières étrangères, on peut cependant supposer que ce phénomène ne concerne pas uniquement la France. C’est ce que suggèrent en effet les incroyables performances réalisées en 2020 à la Bourse de New-York. A voir le dynamisme des marchés américains des actions l’an passé, on peut d’ailleurs se demander si une pandémie doublée d’une récession ont vraiment été prises en compte par les marchés.

L’indice S&P 500 a gagné 16% l’an dernier, bien au-dessus de la performance moyenne observée au cours de la décennie écoulée (+11,8%). Le NASDAQ a bondi de 44%, entraîné par les géants de la technologie comme Apple (+82%), Microsoft (+42%), Alphabet (+31%) ou Amazon (+76%), qui ont bénéficié du développement rapide du travail à domicile et du commerce en ligne durant la crise sanitaire. Les investisseurs actifs sur les marchés américains se sont pris d’engouement pour certaines actions, comme par exemple celle de Tesla (+743%). Parmi eux, combien réalisaient leur première expérience de la bourse ?

En France comme à l’étranger, on a pu observer au cours de l’année 2020 une déconnexion entre les marchés financiers et la vie réelle. Alors que les gouvernements de la quasi-totalité des pays développés ont annoncé l’entrée en récession en 2020 de leur économie, cela a peu ou pas du tout affecté les marchés.
Il sera intéressant d’observer si l’engouement des investisseurs particuliers pour les actions perdure en 2021. Dans ce cas, cela marquerait une véritable réconciliation des Français avec la Bourse.

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