La bourse figure parmi les meilleurs placements sur le long terme. Cette vérité est souvent mise en avant par les gestionnaires de fonds. Et avec raison. Acheter des actions reste l’un des meilleurs placements, mais cela n’est vrai que sur le long terme.
Une valorisation annuelle de 8,5%
En bientôt trente-trois ans d’existence, le Cac 40, l’indice phare de la Bourse de Paris qui reflète l’évolution des actions des grandes entreprises, a été multiplié par 4,7, soit une hausse annuelle moyenne de 5 %. Et ce, en dépit des multiples crises traversées au cours des dernières années (crise des subprime en 2008, dette européenne, Covid-19…). Si les performances de l’immobilier, en particulier à Paris, sont venues lui porter une sévère concurrence ces dernières années, la bourse reste l’un des meilleurs placements sur une très longue période.
Si l’on ajoute le dividende, une composante essentielle de la rentabilité de ce placement, les chiffres sont encore plus éloquents avec une valorisation annuelle moyenne de 8,5 %. Autrement dit, 10.000 € placés en grandes valeurs françaises au début de 1988 seraient devenus 134.500 € aujourd’hui. Et ce, sans même se référer aux incroyables évolutions des stars de la technologie américaine, les fameuses Gafam (Google, Amazon, ¬Facebook, Apple et Microsoft). Car cette tendance, elle se retrouve partout dans le monde. A la Bourse de New York, à Paris, à Frankfort, l’historique des indices boursiers en apporte la preuve. Partout, c’est le même schéma. Sur le long terme, investir en bourse est gagnant.
La bourse rentable mais très irrégulière
Revers de la médaille, cette performance financière est réalisée au prix d’une forte volatilité. Si la Bourse montre une indéniable performance sur la durée, elle le fait de façon irrégulière avec des chocs parfois extrêmement violents. Il est difficile de ne pas garder en mémoire la chute de 42 % du Cac 40 en 2008, ou plus récemment le plongeon de 38 % du marché en mars lors du déferlement de la pandémie de Covid-19 en Europe et aux Etats-Unis. En résumé, si les actions sont intéressantes dans le cadre de la constitution d’un patrimoine, cela n’est vrai que sur la durée qui fait disparaître les effets de la volatilité.
L’année 2020, marquée par la pandémie de covid-19, a été l’exemple même de l’irrégularité et la forte volatilité des marchés si dangereuses pour un investisseur. Entre dégringolades et rebonds spectaculaires, l’année a été riche en événement pour les actions. Mais tous les pays n’ont pas été à la même enseigne. À la Bourse de New York, le S&P 500 a gagné près de 16% en 2020 et l’indice des valeurs technologiques, le Nasdaq, plus de 40%. Après une chute de 40% des marchés d’actions entre le 24 février et le 16 mars, elle s’est terminée le plus souvent par des performances de bonne facture, très inattendues au regard des événements qui l’ont animée. Mais pour Paris, le bilan est plus mitigé : en 2020, l’indice Cac 40 perdant 7,1%. Pourtant, cela n’a pas découragé les investisseurs qui se sont rués sur les marchés l’an passé, parfois pour la première fois.
D’autres placements plus adaptés
Si sur le long terme, la bourse est incontestablement un investissement intéressant, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas adapté à tous les profils d’investisseurs. Les performances de l’immobilier, en particulier à Paris, n’ont rien à envier à celle de la bourse. Et il est par nature plus facile d’envisager un placement long terme dans l’immobilier plutôt que sur les marchés financiers où on peut être amené à vendre ses actions dès qu’une baisse des cours s’annonce.
En effet, le seul paramètre objectif permettant de trancher entre les différents choix d’investissement est celui de son horizon. La vraie question est donc de savoir à quelle échéance vous aurez besoin de récupérer votre argent ?
En ces temps économiques troublés, la diversification du patrimoine est plus que jamais la règle. Mais les choix de l’épargnant restent liés à l’incertitude économique. Le scénario d’une sortie de crise dans le courant de l’année 2021, avec un retour à la normal de l’activité reste central. Or, en l’absence de certitudes, il est peu probable de voir une modification radicale de leurs décisions d’investissement.
D’autant qu’une autre question demeure : celle de l’inflation et des taux d’intérêt. En cas de hausse, de l’un comme de l’autre, les investisseurs se retrouveront dans une nouvelle configuration qui pourrait les contraindre à revoir la nature de leurs placements.