Quel visage présentera le marché immobilier en 2023 ?
Au 1er janvier 2023, le taux maximum pour un emprunt immobilier (taux d’usure) à 20 ans va franchir la barre des 3,5 %. C’est peu dire que ce taux d’usure aura été au centre des professionnels de l’immobilier en 2022.
Selon ces derniers, il aura été clairement un frein à la production de crédits. De fait, le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers en France (toutes durées confondues) s’est établi à 2,25% en novembre, un plus haut depuis au moins sept ans, selon le tableau de bord de l’observatoire Crédit Logement/CSA (contre 1,06 % un an auparavant).
Un marché immobilier résiliant en 2022
Pour autant, en 2022, le marché immobilier est apparu plutôt résilient. Malgré la baisse de la demande, les prix ont continué à augmenter. Dans l’ancien, ils devraient se porter à + 5,7 % à fin décembre.
Dans le même temps, il reste indéniable que la fin de cette année voit une baisse des prix dans les grandes villes. C’est, notamment, le cas à Paris (-0,5 %), Lyon (-0,4 %), Nantes (-0,4 %), Toulouse (-0,7 %), Bordeaux (-0,8 %), Toulouse (-0,8 %).
En ce qui concerne les villes moyennes, les prix dans ces dernières pourraient continuer à augmenter en 2023. La crise Covid et le télétravail ont fait découvrir aux Français tout l’attrait de ces communes de 20 000 à 100 000 habitants, souvent jugées plus chaleureuses et davantage éco-compatibles.
En 2022, ce sont ces dernières qui ont vu parmi les augmentations de prix les plus importants. Parmi les communes concernées, on peut citer Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Metz, Limoges, ou bien encore Bourges.
Enfin, les prix devraient demeurer à la hausse dans les zones rurales pour des raisons qui rejoignent la tendance à l’œuvre observée pour les villes moyennes. Dans ces dernières, la hausse des prix à attendre en 2023 pourrait s’établir autour de + 5 %.
En 2023, la rénovation énergétique au centre des préoccupations
Pour 2023, outre les dynamiques économiques (taux d’intérêt, offre et demande, etc.), le marché immobilier sera également fortement impacté par les changements en matière de réglementation. On pense notamment aux obligations liées à la rénovation énergétique.
Cinq millions de logements classés F et G au DPE (passoires thermiques) sont concernés sous peine d’être exclus, à terme, du marché de la location immobilière. Aux propriétaires concernés d’engager ces travaux qui, malgré les aides comme MaPrimRenov, pourront s’avérer cher.
En conséquence, plutôt que d’y procéder, certains des ces propriétaires pourraient choisir de vendre. De quoi provoquer une augmentation de l’offre de biens sur le marché immobilier et donc possiblement contribuer ainsi à une baisse des prix.
Enfin, concernant les logements neufs, le dispositif Pinel, qui doit prendre fin en décembre 2024, sera rogné en 2023 avec des taux de réductions d’impôt inférieurs à ceux pratiqués actuellement.