Les marchés boursiers sont en feu. Dans le meilleur sens du terme. Les places financières occidentales font tomber les records ou s’en approchent grandement. Vendredi soir (06/08), le S&P 500 et le Dow Jones à 4.463,52 et 32.508,51 points ont atteint des leurs plus-hauts historiques. Ce matin (09/08), la Bourse de Paris ouvrait sa première séance de la semaine proche de l’équilibre (+0.02 %). La semaine dernière, le CAC 40 avait enregistré une hausse hebdomadaire de 3 %, sa troisième meilleure performance de l’année, tandis que l’indice franchissait vendredi la barre des 6.800 points pour la première fois depuis septembre 2 000, à 2 % de son record absolu.
Marchés boursiers : prime aux valeurs industrielles
Pour expliquer ces excellents résultats, il est nécessaire de mettre en avant les politiques publiques qui, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, ont contribué à protéger l’économie. Les gouvernements n’ont pas lésiné sur les politiques de soutien et les banques centrales ont-elles aussi accepté de jouer le jeu via des programmes de rachat massif d’actifs et le maintien de taux directeurs très bas.
Résultat, les indicateurs macro-économiques sourient avec, par exemple, en France un PIB qui a renoué avec la croissance au trimestre dernier. Et des prévisions annuelles qui tablent sur une croissance de 6 %. Nul doute que les marchés bousiers, par un effet de balancier, auront profité de cette embellie de l’économie dite réelle. C’est notamment le cas des valeurs industrielles comme Saint-Gobain, ArcelorMittal ou bien encore de Stellantis. Le constructeur né cette année de la fusion de Peugeot et Fiat Chrysler a vu son titre bondir de 32 % en six mois.
Un krach en embuscade ?
Quel avenir pour les marchés boursiers ? Ces derniers vont-ils continuer sur leur lancée ou faut-il s’attendre à une correction qui pourrait même être sévère ? La dernière hypothèse est portée par des figures du monde de la finance telles que Nouriel Roubini qui avait déjà prédit avec justesse la crise des subprimes en 2007, ou bien Michael Burry, au centre du livre et du film The Big Short, qui prévoit un krach imminent.
Reste que tous les analystes sont loin d’être d’accord. Ne serait-ce que parce que les plans de relance continuent à fonctionner à plein et que les banques centrales soutiennent toujours les marchés boursiers. Ainsi, les banques centrales des pays riches ont racheté plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs depuis le début de la crise sanitaire.
Points d’interrogation
Pour autant, cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne persiste pas certains points d’inquiétude qui pourrait inverser la tendance positive des marchés boursiers. En premier lieu, l’inflation reste sous la surveillance des investisseurs.
Si cette dernière venait à s’envoler, la Fed pourrait, par exemple, décider d’infléchir sa politique monétaire et réduire ses achats d’actifs. Les plus optimistes estiment toutefois, que même dans une réelle configuration inflationniste, les banques centrales auraient du mal à retirer leur soutien à l’économie de manière précipitée.
Toutefois, tout a une fin. Quels seront les effets sur les marchés boursiers quand les aides mises en place par les Etats disparaîtront ou que les effets positifs sur l’économie qui en découlent commenceront à s’estomper ? La question vaut effectivement la peine d’être posée.